Des enfants ont peur de marcher jusqu’à l’école
Le MTQ refuse de diminuer la vitesse sur le boulevard en face d’une école primaire
Des citoyens de Saint-Jérôme s’inquiètent pour la sécurité sur le chemin d’une école primaire où le ministère des Transports refuse de diminuer la vitesse malgré un accident survenu il y a trois mois.
« Ça me fait peur, je n’ai plus envie de marcher », confie Alexie Benoît-Carbonneau, qui est en sixième année à l’École Bellefeuille.
Le 20 décembre vers 6 h 45, sa camarade de classe Patrizia de la Cruz-Albert, 12 ans, a été frappée par un automobiliste en se rendant à son arrêt d’autobus scolaire sur le boulevard de la Salette, à deux kilomètres de l’établissement.
« Il y en a qui roulent et pas à peu près. Il n’y a pas de trottoirs, pas de lampadaires », déplore le père de Patrizia, Patrice Albert.
Heureusement, sa fille s’en est tirée indemne, mais l’accident a ravivé l’inquiétude concernant la sécurité sur le boulevard, où une centaine d’enfants marchent pour aller à l’école.
VITESSE
Le boulevard de la Salette, en face de l’école, est considéré comme étant en dehors de la zone scolaire, qui se limite à deux petites rues adjacentes.
La vitesse maximale est de 50 km/h, mais les voitures et camions roulent à 60, voire 70 km/h, a constaté Le Journal.
« On parle d’une route qui était rurale avant [et] qui est devenue très fréquentée : 60 km/h, c’est beaucoup trop », insiste Dominique Benoît, mère d’Alexie et d’une autre fille qui fréquentent l’école primaire.
Elle a lancé une pétition signée par plus de 525 personnes avec l’aide de la conseillère municipale Nathalie Lasalle, qui voudrait que le maximum passe de 50 à 30 km/h.
« Ce n’est pas normal de devoir presque risquer sa vie pour traverser une rue. C’est notre milieu de vie », fustige l’élue.
Le ministère des Transports refuse d’agrandir la zone scolaire à cause du terrain de trente mètres qui sépare le boulevard de l’école.
« La définition de “zone scolaire” est uniquement pour la section de route qui est située à l’avant de l’école, ce qui n’est pas le cas ici, c’est pourquoi il n’est pas possible d’utiliser cette qualification », explique dans un courriel une porte-parole, Mélissa Dion.
AILLEURS AU QUÉBEC AUSSI
« C’est un enjeu [sic] qu’on voit partout au Québec. Il y a plusieurs écoles qui se retrouvent avec des zones scolaires restreintes aux environs immédiats de leur terrain », souligne Sandrine Cabana-Degani, directrice générale de Piétons Québec.
L’organisme voudrait voir les zones scolaires à 30 km/h étendues à des corridors scolaires d’environ 1,5 km qui permettraient aux enfants de marcher en sécurité jusqu’à l’école.