Les perles de sagesse de « Madame Trudeau »

« Alors que votre biographie émotionnelle crée l’échelle musicale de votre vie, votre âme réparée écrit l’ultime symphonie » — Sophie Grégoire Trudeau

Vous ne comprenez rien à ce charabia granola ? Moi non plus. Mais c’est par cette perle de sagesse que l’on est accueilli sur le tout nouveau site internet de l’ex « première dame », à l’adresse sophiegregoiretrudeau.com.

J’ai le plus grand respect pour les engagements de Sophie envers la santé mentale, les troubles alimentaires et les droits des femmes. Elle a accompli un boulot incroyable dans ces domaines.

Mais quand elle a recours à des propos ésotérico-nouvelâgeux, désolée, mais je décroche.

BOUILLON DE POULET POUR L’ÂME

En avril 2024, Sophie Grégoire Trudeau publiera son premier livre : Entre nous : mieux se connaître, mieux s’aimer (KO Éditions).

On nous dit que ce livre est publié « dans le but de nous inciter à mieux comprendre les rouages de notre propre personnalité et d’améliorer la qualité de toutes nos relations, incluant celle avec soi-même ! ».

Dans un extrait du livre envoyé aux médias, on peut lire : « La souffrance fait partie de la vie. On n’a pas besoin de l’éviter ni de la transcender. On doit plutôt développer notre sagesse, notre autonomie et notre résilience à travers et avec notre douleur. »

Très bouddhiste comme philosophie. Sophie a-t-elle une âme de gourou, est-elle une influenceuse du bien-être, a-t-elle découvert, en plus du yoga et de la méditation, le sens de la vie ?

Sophie Grégoire fait la une du magazine ELLE Québec et du ELLE Canada. Les photos sont splendides, à tomber par terre. Des jambes interminables, un sourire radieux, un corps de sirène, des vêtements seyants ! Dans l’entrevue qui accompagne ces photos (traduite de l’anglais), on apprend qu’« afin d’approfondir les sujets abordés dans son ouvrage, elle a interrogé des experts de renommée mondiale ». Qui sont ces experts ? Liz Plank (l’auteure du livre Pour l’amour des hommes), John Gray (l’auteur de Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus)… et la gouverneure générale (qui ne parle pas français), Mary Simon.

Sur son tout nouveau site web, entièrement consacré à sa personne, à ses activités, à ses projets, Sophie présente quatre catégories, accompagnées d’un petit descriptif :

1— La nature. « Elle est à l’origine de tant de leçons. »

2 — Communauté. « Nous sommes tous à un traumatisme les uns des autres. » (À côté d’une photo de Sophie riant à gorge déployée avec Michelle Obama.)

3 — Pratique. « Il n’est pas nécessaire d’être parfait pour s’entraîner. »

4—Play.« Your brain is free when it’s playing .» (Oups ! celui-là, Sophie n’a pas jugé bon de le traduire en français, qui est pourtant sa langue maternelle.)

JUSTE GRÉGOIRE

Ça m’a toujours chicoté que Sophie Grégoire porte le nom de son célèbre mari, en contradiction avec la loi datant de 1981 qui oblige les femmes qui se marient au Québec à conserver leur nom de naissance, mettant ainsi fin à « la coutume suivant laquelle la femme mariée était désignée par le nom de son mari, car elle semblait contraire au principe de l’égalité des sexes ».

Sophie a annoncé le 2 août 2023 sa séparation d’avec Justin Trudeau.

Pourquoi aujourd’hui la féministe, attachée à l’égalité des sexes, publie-t-elle un livre et crée-t-elle un site internet sous le nom de Sophie Grégoire Trudeau ?

Question de marketing ?