L’objectif de Legault pour 2030 en péril
À moins d’un revirement spectaculaire dans les prochaines années, le Québec ne sera pas capable d’atteindre l’objectif de 2 millions de véhicules électriques sur les routes d’ici 2030.
C’était le souhait émis par François Legault en septembre dernier, mais ça pourrait devenir encore plus ardu, voire impossible, avec l’abolition de la subvention provinciale pour l’achat d’un véhicule électrique annoncée dans le dernier budget.
Selon les données de l’Association des véhicules électriques du Québec (AVEQ) en octobre 2023, on compte seulement 250 128 voitures électriques au Québec. Il faudrait donc qu’il se vende plus de 1,7 million de véhicules électriques dans les six prochaines années. Une mission colossale.
« Il faut au moins 25 % d’une population pour assister à un effet boule de neige, explique Simon-Pierre Rioux, président de l’AVEQ. Estce que nous sommes en train de freiner notre élan avec la fin de la subvention ?
« Ça va dépendre de la parité du véhicule, du prix et des conditions économiques dans les deux prochaines années. On espère que la boule va continuer de grossir. »
DE L’INCERTITUDE
Si certains clients sont vendus aux véhicules électriques avant de se pointer le nez chez un concessionnaire, les autres ont encore besoin d’être convaincus par cette avenue.
« On a vu plusieurs clients qui ont acheté de gros véhicules et qui sont revenus à des camions à essence par la suite, souligne Neil Bultz, directeur des ventes chez Nissan Gabriel Jean-Talon. Ils ont de la difficulté à le revendre sur le marché à la fin de leur contrat.
« On n’a pas les infrastructures au Québec pour accueillir 2 millions de véhicules électriques. Est-ce qu’Hydro serait capable de suffire à la demande dans un tel contexte ? Je crois que c’est impossible. »
« On a souvent des pannes électriques au Québec même quand il fait beau dehors. Plusieurs clients pensent de cette façon. Il y a encore beaucoup d’incertitudes. »