Le Québec en guerre contre les anglos !
(Avertissement : ce texte utilise les mots « homme » et « femme » et comprend des points d’exclamation. Coeurs sensibles s’abstenir.)
Vous souvenez-vous du sketch culte de RBO qui montrait des francophones envoyant des anglos dans des camps de rééducation ?
Si l’on en croit Maclean’s, c’est ce qui risque d’arriver bientôt au Québec.
En effet, sur la une de sa dernière édition, le plus important magazine d’information au Canada affirme que le Québec a déclaré la guerre aux anglos !
Rien de moins !
LA FIN DE « L’HARMONIE »
Il faut lire ce bijou pour se rendre compte à quel point les anglophones du pays sont devenus paranoïaques.
Tout juste si on ne dit pas que les hommes et les femmes anglophones du Québec doivent se cacher dans leur sous-sol pour parler leur langue maternelle, à l’abri des micros de la police qui surveille leurs moindres mots.
L’auteur, Mark Mann (qui ferait passer Mordecai Richler pour Camille Laurin), se présente comme un francophile pur et dur qui regardait des films de Denis Villeneuve l’été où il a perdu sa virginité dans un petit village acadien.
Habitant le quartier Villeray, monsieur Mann a toujours aimé Montréal, une ville cosmopolite et vibrante où les anglophones et les francophones ont longtemps vécu en paix.
Malheureusement, déplore-t-il, l’harmonie qui régnait entre les deux communautés (« harmonie », j’imagine, incarnée par le très généreux « Bonjour-Hi ») est désormais brisée.
Tout ça à cause de François Legault qui, afin de consolider son image de sauveur nationaliste, a délibérément « monté » les francophones contre les anglophones, Montréal contre le reste de la province, et le Québec contre le reste du Canada.
Ce climat anti-anglo, dit Mark Mann, a commencé par la montée de l’ADQ, un « parti populiste de droite » populaire auprès de la majorité « de souche », qui a nourri un « sentiment de ressentiment » au sein de cette clientèle contre tous ceux et celles qui ne « partageaient pas leur héritage européen blanc chrétien ».
Vous avez bien lu.
Un peu plus, et on disait que l’ADQ était une branche du KKK !
MONTRÉAL « TROP MULTICULTURELLE »
Et les choses se sont gâtées par la suite par l’arrivée de François Legault qui non seulement a fondé un parti en s’alliant avec l’ADQ (« prenant sous son aile la guerre culturelle menée par ce parti conservateur »), mais a fait du « péril contre le français » la marque de commerce de sa nouvelle formation !
Pour monsieur Mann, les électeurs de la CAQ considèrent que le « cosmopolitisme de Montréal représente une menace insidieuse pour leur vision de la société québécoise ».
Rien sur le recul du français à Montréal. Rien sur le recul du français comme langue de travail. Rien sur la difficulté des francophones de Montréal de se faire servir dans leur langue quand ils entrent dans des commerces du centre-ville.
Tout ça, ce sont des détails sans importance.
Non, si les « électeurs de la CAQ » ont déclaré la guerre à Montréal, c’est que la métropole du Québec est trop bigarrée et trop multiculturelle.
Bref, les Québécois sont intolérants (air connu).
Heureusement, dit l’auteur, des jeunes francophones trouvent que François Legault est « un mononcle agressif et réactionnaire ».
Ouf ! Il y a de l’espoir !