90 000 $ de taxes pour rouler avec un pick-up
La France impose une coûteuse surtaxe aux véhicules neufs polluants
Pendant que la consommation d’énergie liée aux transports routiers continue de croître au Québec, la France s’attaque directement aux propriétaires de véhicules neufs polluants en imposant une surtaxe qui double le coût d’achat.
Vous aimez les Ford Mustang ? Vous rêvez d’un Ford F-150 dans votre entrée ou d’une Audi sport ?
Si vous viviez en France et que vous décidiez d’acheter un tel véhicule neuf, vous devriez payer 60 000 euros pour l’immatriculer, soit l’équivalent de près de 90 000 $ de taxes ici.
Le malus écologique commence à toucher les voitures consommant 118 grammes de CO2 par kilomètre avec un tarif de 50 euros.
Il grimpe ensuite rapidement pour chaque gramme de plus et atteint en un claquement de doigts 60 000 euros pour les véhicules de plus de 194 g/km.
Les véhicules 100 % électriques ou à hydrogène sont exclus du règlement.
Toutefois, à cette somme s’ajoute une taxe selon le poids du véhicule. Plus il est lourd, plus il coûte cher. Le stationnement est également plus dispendieux depuis cette année dans Paris si l’on s’y aventure avec un gros véhicule comme les VUS.
« L’objectif sur les véhicules est de réduire les émissions et la consommation d’énergie. Nous veillons à éviter une tendance à des véhicules toujours plus gros et gourmands en énergie, même s’ils sont électriques. Toutes ces mesures contribuent à garantir une consommation d’énergie aussi efficace que possible », relate Pierre Janiszewski, le conseiller au ministre délégué à l’industrie et à l’énergie.
IMPACT LIMITÉ
Le gouvernement français évalue encore la manière de réinvestir les fonds provenant des malus écologiques sur les véhicules polluants pour soutenir des initiatives de transition énergétique.
L’impact serait minime sur les modèles les plus populaires auprès des Français, plus petits et moins énergivores, indique le gouvernement.
Cette mesure affecte principalement le marché des véhicules neufs, surtout pour les modèles américains (voir texte en page 22).
Dans son plus récent bilan d’émission de carbone, les transports généraient au Québec 33 mégatonnes de CO2, ce qui représente 42,6 % des émissions totales du territoire. Ainsi, ce secteur est toujours le principal contributeur de GES.
Et, seulement pour le transport routier, il y a eu une croissance de près de 7 % d’émission depuis 1990, passant de 24,5 % à 31,2 % d’émissions.
Notre Bureau d’enquête dévoilait que la présence des camions de type F-150 a augmenté de 30 % sur les routes du Québec depuis 2011. Un problème, admet le ministre de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon (voir autre texte).
PAS AU QUÉBEC
Néanmoins, le gouvernement de la CAQ n’a pas l’intention d’imposer une surtaxe à l’achat de véhicules très polluants, assure le ministre de l’Environnement.
« La France est très différente de la réalité géographique du Québec, donc il n’y a pas de malus comme tels qui sont dans les cartons. Il y a déjà, par contre, pour les grosses cylindrées au Québec, un coût qui est plus dispendieux pour ce qui est de l’immatriculation », rappelle Benoit Charette.
Cette taxe atteint 232 $ pour une cylindrée de 6 litres ou plus.