Le Journal de Montreal

« Trop de véhicules » sur nos routes, dit le ministre Fitzgibbon

- NICOLAS LACHANCE

Il y a « trop de véhicules » sur les routes au Québec, estime le ministre Pierre Fitzgibbon, qui met le fardeau sur les municipali­tés pour freiner cette tendance

Au Québec, le ministre de l’Énergie affirme que l’augmentati­on du nombre de véhicules et la popularité croissante des gros modèles sont un problème.

Il accepte cependant que le premier ministre François Legault refuse d’imposer une surtaxe pour provoquer un changement d’habitudes des Québécois. « C’est une question politique », indique le ministre.

En 2025, les municipali­tés auront toutefois le pouvoir d’ajouter une taxe sur l’immatricul­ation pour financer leurs services de transport en commun.

Ce changement, introduit dans une loi qu’a fait adopter le gouverneme­nt Legault, pourrait provoquer une petite révolution.

« Il y a des choses qui vont se produire, les municipali­tés vont réagir. On le voit, les gros véhicules qui consomment beaucoup, c’est ça qui cause le problème dans le transport. Forcément, il va y avoir quelque chose qui va se passer. Regardez à Montréal. Montréal, ça ne marche plus. Les fins de semaine, des voitures, il y en a trop. »

« DESTRUCTEU­R DE VALEUR »

Il va jusqu’à dire que « le véhicule, c’est le plus grand destructeu­r de valeurs ». Même sans surtaxe, croitil, les consommate­urs s’imposeront des limites.

« Nous autres, comme gouverneme­nt, on n’est pas dans le malus, c’est clair. Mais je pense que le consommate­ur s’en va là [faire d’autres choix de véhicules]. Le monde, les jeunes sont sensibles à ce qui se passe avec les GES et ça revient à la même chose. On s’en va là anyway, comme bien des gens vont devenir végans. »

« LÂCHETÉ POLITIQUE »

Mettre le fardeau entre les mains des municipali­tés est de la « lâcheté politique », affirme le professeur Pierre-Olivier Pineau.

« On est malhonnête avec les citoyens en ne disant pas clairement à tout le monde que, oui, il faut s’y mettre d’une manière plus globale », lance l’expert en énergie à HEC.

« C’est de la lâcheté politique. Ce n’est pas aux municipali­tés [de gérer ça], on ne veut pas que les municipali­tés rentrent en guerre les unes contre les autres. »

M. Pineau insiste sur la nécessité, comme en France, d’une approche plus musclée en matière de taxation pour encourager l’utilisatio­n de véhicules plus écologique­s et réduire les émissions de carbone.

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