« Trop de véhicules » sur nos routes, dit le ministre Fitzgibbon
Il y a « trop de véhicules » sur les routes au Québec, estime le ministre Pierre Fitzgibbon, qui met le fardeau sur les municipalités pour freiner cette tendance
Au Québec, le ministre de l’Énergie affirme que l’augmentation du nombre de véhicules et la popularité croissante des gros modèles sont un problème.
Il accepte cependant que le premier ministre François Legault refuse d’imposer une surtaxe pour provoquer un changement d’habitudes des Québécois. « C’est une question politique », indique le ministre.
En 2025, les municipalités auront toutefois le pouvoir d’ajouter une taxe sur l’immatriculation pour financer leurs services de transport en commun.
Ce changement, introduit dans une loi qu’a fait adopter le gouvernement Legault, pourrait provoquer une petite révolution.
« Il y a des choses qui vont se produire, les municipalités vont réagir. On le voit, les gros véhicules qui consomment beaucoup, c’est ça qui cause le problème dans le transport. Forcément, il va y avoir quelque chose qui va se passer. Regardez à Montréal. Montréal, ça ne marche plus. Les fins de semaine, des voitures, il y en a trop. »
« DESTRUCTEUR DE VALEUR »
Il va jusqu’à dire que « le véhicule, c’est le plus grand destructeur de valeurs ». Même sans surtaxe, croitil, les consommateurs s’imposeront des limites.
« Nous autres, comme gouvernement, on n’est pas dans le malus, c’est clair. Mais je pense que le consommateur s’en va là [faire d’autres choix de véhicules]. Le monde, les jeunes sont sensibles à ce qui se passe avec les GES et ça revient à la même chose. On s’en va là anyway, comme bien des gens vont devenir végans. »
« LÂCHETÉ POLITIQUE »
Mettre le fardeau entre les mains des municipalités est de la « lâcheté politique », affirme le professeur Pierre-Olivier Pineau.
« On est malhonnête avec les citoyens en ne disant pas clairement à tout le monde que, oui, il faut s’y mettre d’une manière plus globale », lance l’expert en énergie à HEC.
« C’est de la lâcheté politique. Ce n’est pas aux municipalités [de gérer ça], on ne veut pas que les municipalités rentrent en guerre les unes contre les autres. »
M. Pineau insiste sur la nécessité, comme en France, d’une approche plus musclée en matière de taxation pour encourager l’utilisation de véhicules plus écologiques et réduire les émissions de carbone.