Le Journal de Montreal

De nouveaux frais font mal à un concession­naire français

- NICOLAS LACHANCE

PARIS | Un concession­naire français a vu ses ventes de véhicules neufs chuter radicaleme­nt depuis l’entrée en vigueur d’un coûteux malus, le forçant à difficilem­ent s’adapter pour survivre.

Chez American Car City, en périphérie de Paris, partout sur le terrain, il y a d’immenses véhicules luxueux, de sport et utilitaire­s.

Son propriétai­re, Harvey Vallet, doit faire face à l’augmentati­on brutale d’un malus environnem­ental depuis le 1er janvier.

La majorité des véhicules qu’il vend coûtent maintenant près du double.

« Pour une Ford Mustang, l’immatricul­ation normale, c’est 1500 euros et l’écotaxe, c’est 60 000 euros. Le prix du véhicule est de 70 000 euros », s’offusque M. Vallet.

« Et il y a une taxe au poids aussi d’environ 8000 euros. »

Ainsi pour rouler avec cette voiture sport, il en coûterait environ 200 000 $ au Québec, ce qui inclurait plus de 90 000 $ en taxes.

« Ça n’a pas de sens, trop de taxes tuent la taxe », plaide-t-il.

Lorsque le premier malus a été instauré il y a quelques années, les Français devaient payer 3600 euros et M. Vallet réussissai­t à vendre des véhicules neufs.

Aujourd’hui, il ne vend qu’une poignée de voitures (sans contourner le malus) à des chefs d’entreprise qui peuvent se le permettre.

« Lorsque la taxe était raisonnabl­e pour les véhicules qui avaient de gros moteurs, les gens comprenaie­nt. Puis, [lorsque] c’est passé à 6000 euros, ç’a été un peu plus compliqué. Ensuite, 10 000 euros. Ça n’avait déjà plus de sens… et maintenant 60 000 euros. Alors, les gens font tout pour ne pas acheter ce genre d’automobile. »

« C’EST DUR »

Il explique que des entreprise­s complètes s’effondrent et des marques disparaiss­ent du territoire européen.

« Il y a beaucoup de marques qui ont quitté la France parce que tous leurs véhicules étaient taxés et ils ne vendaient plus rien. C’est beaucoup de gens au chômage et de taxes qui ne rentrent pas », indique-t-il, soutenant que les gens ne roulent maintenant qu’avec des véhicules d’occasion, encore plus polluants à long terme.

De son côté, il affirme que son entreprise s’est adaptée, mais non sans difficulté.

« On vend des occasions, des véhicules qui n’ont pas de taxes et du Tesla d’occasion. On s’adapte, mais en souffrance. C’est dur », explique-t-il.

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PHOTO NICOLAS LACHANCE Dans son commerce situé en périphérie de Paris, Harvey Vallet, concession­naire de voitures américaine­s, vit les impacts du malus écologique en France.

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