La jeune victime a vécu beaucoup d’anxiété
La femme agressée par d’ex-joueurs des Tigres a témoigné
La victime de deux ex-joueurs des Tigres de Victoriaville coupables d’agression sexuelle a témoigné des nombreuses conséquences de leur geste, hier, tout en lançant un message d’espoir aux victimes d’actes criminels.
« [Lors des faits], j’avais 17 ans, j’étais vulnérable, la sardine idéale pour leur filet à poisson. Je suis tombée dans un piège en pensant longtemps que c’était à moi de ne pas me retrouver là, à culpabiliser », a affirmé avec force la jeune femme, aux observations sur la peine des ex-hockeyeurs Nicolas Daigle et Massimo Siciliano.
« Maintenant, grâce à la justice, je suis convaincue plus que jamais que ce que j’ai vécu n’aurait jamais dû se produire, que ce n’est pas de ma faute », a-t-elle ajouté.
Elle a expliqué au juge Thomas Jacques qu’elle n’était plus la même après l’agression.
Son parcours scolaire en a souffert, elle éprouvait un inconfort dans sa vie sexuelle ou à la simple vue d’une patinoire et elle a dû vivre avec « un état constant d’anxiété face au futur et d’angoisse face au passé ».
En octobre dernier, Daigle et Siciliano, en plaidant coupables à un chef d’agression sexuelle, ont renoncé à la tenue de leur procès à la dernière minute.
Daigle a aussi reconnu avoir produit et distribué un enregistrement.
« À ce moment, j’ai ressenti qu’une deuxième fois ces personnes avaient exercé un contrôle sur moi », a déploré la jeune femme, dont l’identité est protégée.
Même si la démarche de dénonciation est difficile, elle en vaut la peine, a-t-elle insisté, à l’attention des victimes qui pourraient se reconnaître dans son histoire. « On ne peut qu’être gagnant », croit-elle.
Rappelons que l’agression a eu lieu dans une chambre d’hôtel dans la nuit du 6 juin 2021, en marge des célébrations entourant la victoire des Tigres de Victoriaville en finale de la Coupe du président de la LHJMQ.
DAIGLE « EXTRÊMEMENT DÉSOLÉ »
Appelé ensuite à la barre des témoins par son avocate, Nicolas Daigle a exprimé à plusieurs reprises ses « regrets » et sa « honte », en plus de se dire « extrêmement désolé » et de prendre « la responsabilité entière de [ses] actes » dans une lettre d’excuse adressée à la victime.
Émotif par moment, l’athlète de 21 ans a admis que cette affaire a probablement anéanti son « rêve » de faire carrière dans le hockey professionnel. En 2021, il avait été approché par trois équipes de la LNH et avait été invité à un camp d’entraînement, mais toutes les portes se sont refermées après le dépôt des accusations, a-t-il expliqué.
Aujourd’hui, son co-accusé Massimo Siciliano aura l’occasion de s’exprimer.