Nouvelle opération israélienne contre l’hôpital Al-Chifa à Gaza
Des dizaines de « terroristes » du Hamas ont été tués, selon l’armée
AFP | L’armée israélienne a affirmé avoir tué hier des dizaines de combattants palestiniens et arrêté plus de 200 « terroristes présumés » lors d’une opération contre le plus grand complexe hospitalier de la bande de Gaza, qui a poussé des centaines de civils à fuir le secteur bombardé.
En soirée, l’armée a poursuivi son opération lancée avant l’aube contre l’hôpital Al-Chifa de Gaza-Ville, après avoir affirmé que « des terroristes hauts gradés du Hamas » s’y trouvaient.
« Nous avons éliminé plus de 20 terroristes dans le complexe hospitalier » et « plus de 20 dans la zone autour de l’hôpital », a déclaré le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagarii.
Après le début de l’opération, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de « dizaines de morts et de blessés », la plupart des civils, sans donner de chiffre précis.
Des combats accompagnés de bombardements aériens ont eu lieu autour et dans le complexe, que l’armée avait pris d’assaut le 15 novembre avant de s’en retirer.
L’armée a appelé les civils à évacuer le secteur, alors que « des dizaines de milliers » de personnes se trouvaient dans le complexe, selon les autorités du Hamas.
OPÉRATION À RAFAH
Après des mois d’efforts infructueux des médiateurs pour parvenir à une trêve, le chef du Mossad, les services de renseignement israéliens, David Barnea, devait rencontrer hier à Doha des responsables qataris et égyptiens, selon une source proche des négociations.
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a pour sa part réaffirmé hier à Joe Biden qu’il était déterminé à « atteindre tous les objectifs de la guerre » à Gaza, dont « l’élimination du Hamas », selon un communiqué de son bureau.
En dépit des pressions internationales, l’armée israélienne se prépare à une opération terrestre à Rafah, abritant selon l’ONU près de 1,5 million de Palestiniens, la plupart des déplacés.
« Profondément inquiet », le président américain a estimé qu’une offensive terrestre à Rafah serait « une erreur » et a obtenu la venue à Washington d’une délégation israélienne pour en parler, selon son conseiller à la sécurité nationale.
FAMINE D’ICI MAI ?
Israël contrôle l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza via l’Égypte, qui arrive au compte-gouttes dans le territoire dévasté où, selon l’ONU, 2,2 millions des 2,4 millions d’habitants sont menacés de famine.
L’ONG Oxfam a accusé Israël d’empêcher « délibérément » l’entrée des aides.
Les aides humanitaires, très insuffisantes, parviennent très difficilement dans le nord du territoire, où se trouvent plus de 300 000 personnes selon l’ONU.
Les inquiétudes internationales s’amplifient face à la menace de famine dans le territoire palestinien assiégé.
Un habitant sur deux dans le territoire connaît une situation alimentaire « catastrophique », en particulier dans le nord où la famine sévira d’ici mai en l’absence de mesures « urgentes », ont prévenu les agences spécialisées de l’ONU.
Pour le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, Gaza est devenue un « cimetière à ciel ouvert » et « la famine [est] utilisée comme arme de guerre ».