Paul St-Pierre Plamondon : un homme, ça pleure aussi

Quiconque a déjà reçu des menaces de mort sait combien c’est déstabilisant, angoissant et envahissant.

Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, ne devrait pas avoir à se justifier d’avoir perdu ses moyens en parlant des menaces qui ont visé sa famille.

FAUT ÊTRE FAIT FORT POUR PLEURER

On peut discuter longtemps de la pertinence ou non de préserver l’intimité d’une personnalité publique qui vit des moments difficiles devant les caméras.

La vérité, c’est qu’on a trop longtemps fait croire aux hommes que pleurer est un signe de faiblesse.

Résultat des courses, un nombre incalculable d’hommes finissent par exploser, incapables de contenir le flot d’émotions qu’ils refusent de gérer, les trop-pleins de colère autant que l’immensité d’une détresse qui fait boule de neige de l’enfance à l’âge adulte.

UNE VULNÉRABILITÉ ESSENTIELLE

Depuis quelques mois, on a vu de nombreux élus dénoncer des menaces de mort.

Pas des insultes, pas des désaccords. Des menaces de mort.

Combien de tatas ont répondu qu’on ne voyait pas ça avant l’arrivée plus importante des femmes en politique ?

Combien d’imbéciles ont répondu « faut se faire une carapace », « ça vient avec la job », « s’il n’est pas capable de prendre la chaleur, il a juste à laisser sa place » ? Ben non, justement.

Ça ne fait pas partie du travail de qui que ce soit de recevoir des menaces de mort.

Ça ne sera jamais acceptable. Si vous trouvez que c’est normal et justifié « parce que les politiciens n’écoutent pas la population », faites-vous aider ! Vous allez plus mal que vous ne pensez.

Dieu sait que je ne partage pas les idées politiques de Paul St-Pierre Plamondon, mais dans les circonstances, ça n’a aucune importance.

Faut être fait fort pour s’admettre vulnérable en public. Ce n’est ni gênant, ni faible, ni honteux, c’est humain.

Ça fait probablement de lui un meilleur politicien.