La fin du rabais sur les véhicules électriques aura peu d’impacts
C’est ce que prévoit le ministre Fitzgibbon, mais tous ne sont pas du même avis
Québec atteindra le cap de 2 millions de véhicules électriques sur les routes d’ici 2030 avec ou sans le rabais gouvernemental, estime le ministre de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.
« JE NE PENSE PAS QUE ÇA VA AVOIR UN EFFET MAJEUR. ON VA VOIR, JE PENSE, LE PRIX DES VÉHICULES DIMINUER. » – Pierre Fitzgibbon
« Je ne pense pas que ça va avoir un effet majeur. On va voir, je pense, le prix des véhicules diminuer. Il y a le fédéral aussi qui n’était pas là à l’époque », a indiqué le ministre de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, en marge de l’événement de transports électriques de Propulsion Québec, hier après-midi, à Montréal.
Le Journal rapportait, hier, qu’à moins d’un revirement de situation le Québec risque de ne pas atteindre le cap de 2 millions de véhicules électriques sur les routes d’ici 2030, mais d’après le ministre de l’Énergie du gouvernement Legault, il faut maintenir cet objectif.
« Les gens s’attendaient à une diminution. Certains la trouvent trop abrupte. C’est légitime comme commentaire, mais quand on regarde les sommes qui iront aux bornes de recharge, je pense que c’était un compromis intéressant », a-t-il ajouté.
Rappelons que la subvention maximale de 7000 $ à l’achat d’un véhicule électrique prendra fin le 31 décembre 2024 à minuit. En 2025, le rabais chutera à 4000 $, puis à 2000 $ en 2026, avant de s’évaporer en 2027.
On comptait 250 128 voitures électriques au Québec en octobre, selon l’Association des véhicules électriques du Québec.
BAISSE DE 55 % EN ONTARIO
Il y a cinq ans, quand l’Ontario avait annulé le rabais, les ventes avaient piqué du nez de 55 % les mois suivants, selon les données de Mobilité électrique Canada.
D’après Pierre Fitzgibbon, l’essoufflement des ventes, que l’on peut observer en ce moment aux États-Unis, tient davantage du contexte économique actuel que d’un changement de paradigme.
Pourrait-il revoir la disparition du rabais dans un prochain budget si cela a trop d’impacts sur les ventes au Québec ?
« Possiblement, mais il faut faire attention. Ce que l’on a vu comme baisse, c’est plus conjoncturel que structurel. Il y a eu l’inflation, évidemment, et les taux d’intérêt », pointe-t-il.
Pierre Fitzgibbon est d’avis que les voitures hybrides électriques prendront de l’ampleur. La courbe d’adoption pourrait ralentir un peu, mais le phénomène se poursuivra, analyse-t-il.
« ÇA A CRÉÉ UN VENT DE PANIQUE »
Croisé lors de l’événement de Propulsion Québec, Frédéric Bel, vice-président marketing et développement des affaires de 7Gen, une firme qui aide les entreprises de transport à électrifier leur flotte de A à Z, a dit sentir la nervosité des clients depuis l’annonce de la disparition du rabais gouvernemental ces derniers jours.
« Il y a une vingtaine de gros clients qui m’ont appelé pour savoir ce qui allait se passer », a-t-il partagé. « Ça a créé un vent de panique, une incertitude », a-t-il ajouté, même si le rabais aboli concerne les véhicules légers et non les camions.
D’après Frédéric Bel, l’annonce de la disparition prochaine du rabais a créé un petit électrochoc dans l’industrie du transport.
« Je les comprends [le gouvernement]. On parle de réduction sur les véhicules légers avec 22 % d’adoption. Sur les camions, on est loin, loin », conclut-il.