Une saison presque parfaite
Les Stingers de l’Université Concordia remportent un deuxième Championnat U Sports en trois ans
Invaincue en 25 matchs réguliers et sacrée championne québécoise, la formation de hockey féminin des Stingers de Concordia a conclu sa saison de rêve en décrochant le titre national universitaire.
En battant les Varsity Blues de Toronto 3 à 1 dimanche soir, à Saskatoon, la troupe des athlètes olympiques Julie Chu et Caroline Ouellette a triomphé au Championnat U Sports pour une deuxième fois en trois ans. L’an dernier, les Stingers s’étaient inclinées en prolongation à Montréal.
« Ç’a été vraiment dur cette défaite crève-coeur, a admis hier au Journal l’attaquante de Rivière-du-Loup Jessymaude Drapeau. On s’était dit qu’on allait revenir encore plus fortes. Ç’a quand même pris tout l’été et jusqu’au camp d’entraînement en septembre pour s’en remettre. On était en mission. »
« Ça nous a pris cinq mois pour oublier ce revers, a confirmé à Global News Chu, l’entraîneuse-chef, après la victoire ultime. C’était une énorme déception. On s’est donné la permission de vivre nos émotions pendant un temps. Puis, on a rebâti notre fondation. »
Pour Ouellette, entraîneuse associée, tout est parti du camp quand « le conditionnement physique des joueuses était juste à un autre niveau », même celui des recrues, comme Émilie Lussier et Leah Kosowski.
« Les filles sont revenues acharnées, en forme, prêtes à travailler fort. Ça nous a permis de les pousser encore plus », a expliqué au Journal la quadruple championne olympique.
SCÉNARIO BIEN DIFFÉRENT
Dimanche, les joueuses de l’université montréalaise ont tout fait pour ne pas revivre le même scénario, s’inscrivant tôt au pointage grâce à Lussier et Drapeau.
Rosalie Bégin-Cyr a complété la marque pour les favorites au troisième tiers, avant que la gardienne Jordyn Verbeek ne cède avec 47 secondes à faire à la partie.
Avec ses 64 arrêts sur 66 lancers en trois gains, Verbeek a été nommée au sein de l’équipe d’étoiles du tournoi, tout comme ses coéquipières Drapeau et la défenseure Léonie Philbert, ainsi que l’arrière des Carabins Jade Picard.
« Notre gardienne a été extraordinaire. On a quand même donné plusieurs bonnes chances de marquer [durant la compétition] », a dit Ouellette, précisant que Verbeek s’était levée quand l’autre cerbère Arianne Leblanc s’est blessée en séries.
DEUX DÉFAITES EN SÉRIES
De son côté, Drapeau a été choisie la joueuse par excellence de l’événement, un honneur « flatteur », mais qui « ne veut rien dire » dans un sport d’équipe.
« Je n’aurais pas pu faire ça sans mes coéquipières. Je joue avec deux des meilleures filles aux pays : Emmy Fecteau et Bégin-Cyr. Elles me rendent la vie très facile, a souligné celle qui rêve d’évoluer un jour chez les professionnelles. Je voulais gagner le championnat et repartir avec le trophée, c’est donc mission accomplie. »
Les Stingers ont survolé le Réseau du sport étudiant du Québec en saison régulière, mais elles ont dû retrousser leurs manches en éliminatoires, sous un format deux de trois, afin d’être couronnées championnes provinciales pour une troisième année d’affilée.
Après s’être incliné une fois dans chacune de ses séries en demi-finale et en finale, Concordia est revenu en force, signant des gains de 13 à 0, face aux Gee-Gees d’Ottawa, et de 10 à 4, contre les Carabins.
Ouellette assure que la fiche de 25-0 n’a pas été facilement acquise.
« On a vécu toutes sortes d’adversité, de blessures, dont la perte de Caroline Moquin-Joubert en séries, de virus, de difficultés et de défis », a rappelé la membre du Temple de la renommée du hockey pendant qu’elle attendait à l’aéroport de Saskatoon après avoir fêté la veille en compagnie de quelque 80 personnes.
Ouellette ne pourra toutefois pas voguer longtemps sur un nuage puisqu’elle sera une des adjointes avec Équipe Canada, aux côtés notamment de la coach du club professionnel féminin de Montréal, Kori Cheverie, au Mondial féminin, au début avril, dans l’État de New York.