Une relation sexuelle avec une patiente dépressive
Le médecin montréalais est accusé d’avoir largement dépassé les bornes
Un médecin de famille de Montréal a reconnu avoir eu une relation sexuelle et intime avec une patiente dépressive qu’il soignait depuis 25 ans et qui s’est sentie manipulée et « harcelée ».
Relation sexuelle dans un motel, invitations, bouteille de champagne, baisers à la clinique : le Dr Mohunlall Soowamber a entretenu une relation intime entre 2013 et 2021 avec une patiente vulnérable dont l’identité est protégée.
Médecin de famille à Montréal depuis 39 ans, il a reconnu les faits à quatre chefs d’infraction du Conseil de discipline du Collège des médecins du Québec (CMQ), mercredi matin. Le CMQ a été informé de la situation en raison d’une poursuite civile de 226 000 $ déposée en 2022 par la patiente.
« Je me suis rendu compte que c’était vraiment de la manipulation. [...] Honnêtement, je me suis sentie harcelée », a confié la patiente, jointe par Le Journal.
SON CELLULAIRE PERSONNEL
La femme était suivie par le médecin depuis au moins 20 ans. Ses trois enfants étaient aussi pris en charge. Parallèlement, la mère de famille voyait aussi un psychiatre parce qu’elle souffrait entre autres de dépression. Son médecin de famille en était bien informé.
En 2015, le médecin de famille lui a donné son numéro de cellulaire. Au cours d’une promenade dans un parc, ils se sont embrassés. Lors d’une autre soirée, la patiente a accepté d’aller souper avec lui dans un restaurant de Brossard. Ils ont ensuite eu une relation sexuelle complète dans un motel.
CÂLINS DANS LE BUREAU
Selon le syndic, cette situation a mis la patiente « mal à l’aise », mais elle ne voulait pas mettre fin à la relation puisqu’un de ses enfants nécessitait un suivi médical.
Par la suite, il a continué de proposer des sorties à sa patiente, qu’elle refusait. Il lui envoyait aussi des compliments par texto, et lui a dit « Je t’aime depuis longtemps », a souligné Leslie Azer, avocate du syndic.
Mercredi matin, le médecin a reconnu les faits, mais n’a pas plaidé coupable aux deux chefs de relation sexuelle et intime. Il n’admet pas non plus avoir abusé de la femme.
« La dépendance ne peut être plus claire, a plaidé Leslie Azer. Madame [...] écrit : J’ai le sentiment d’avoir eu un accès privilégié à des soins en échange de ma relation avec Dr Soowamber. »
La femme a mis fin à la relation professionnelle en 2021.
Travaillant au CHSLD Grace Dart, le médecin compte mettre fin à sa pratique médicale le 31 mars prochain. Le Conseil doit rendre une décision sur la culpabilité d’ici trois mois.