Pas assez de futurs docteurs veulent être omnipraticiens
La médecine familiale est encore une fois boudée par les futurs médecins québécois, alors que 91 postes sont restés vacants après le premier tour de choix des spécialités par les résidents, a appris Le Journal.
« C’est une grande tristesse, c’est un constat d’échec des mesures qu’on essaie de mettre en place », réagit le Dr Marc-André Amyot, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).
« À un moment donné, il va falloir réaliser qu’il se passe quelque chose. Il y a une crise en médecine familiale, et ça va juste empirer », ajoute-t-il.
Alors que des milliers de Québécois attendent souvent plusieurs années pour avoir accès à un médecin de famille, force est de constater que les étudiants qui ont terminé leur doctorat en médecine préfèrent toutes les autres spécialités à la première ligne.
PRÈS DE 100 POSTES VACANTS
Les données du Service canadien de jumelage des résidents (CaRMS) ont révélé hier que 91 postes en médecine familiale sont demeurés vacants dans les quatre universités du Québec, sur un total de 528 postes.
À titre comparatif, on dénombrait 99 postes vacants l’an dernier, après le premier tour de jumelage. Du côté des autres spécialités, seulement six postes sont restés vacants au Québec, selon les données obtenues par la FMOQ. Depuis 12 ans, ce sont 600 postes qui n’ont pas été pourvus, selon le syndicat.
« Le grand problème, c’est la paperasse, la lourdeur, le dénigrement, la pression sur les épaules des médecins de famille, les difficultés de traiter des patients, énumère le Dr Amyot. »
Pourtant, le syndicat a récemment réussi à s’entendre avec le gouvernement pour diminuer la lourdeur bureaucratique.
« Ce qu’on a fait jusqu’à maintenant, ce n’est pas assez, pas suffisant », constate le Dr Amyot.
Par ailleurs, ce dernier évoque l’écart non négligeable de rémunération avec les autres spécialistes, qui gagnent souvent 30 % de plus.
Dans le reste du Canada, près de 150 postes de médecine familiale sont aussi demeurés vacants après le premier tour.