Les proches de Maureen Breau se vident le coeur
Dans une lettre rendue publique hier lors des audiences concernant la mort en service de la sergente Maureen Breau en mars 2023, son conjoint affirme que l’événement était « prévisible et aurait pu être évité ».
« Je sais qu’aucune recommandation à venir ne me ramènera ma conjointe, aucune recommandation ne sera satisfaisante à mes yeux pour chasser la tristesse qui m’habite tous les jours. Cependant, tout comme Maureen l’aurait fait, je me soucie de l’avenir des jeunes policiers, de la sécurité des citoyens du Québec et des différents intervenants du système de santé », a écrit Daniel Sanscartier, qui est aussi policier à la Sûreté du Québec (SQ) depuis plus de 20 ans.
« ILS AURAIENT PU FAIRE MIEUX »
Le père de famille demeure avec un goût amer en lien avec ceux qui sont intervenus avant la journée fatidique.
« Ils auraient pu faire mieux, ditil, et changer le cours de l’histoire.
Au final, c’est ma conjointe qui en a payé de sa vie. »
« J’espère que mon organisation policière apportera les changements nécessaires afin de mieux encadrer et former les policiers pour intervenir lors d’appels impliquant des personnes avec des problèmes de santé mentale », poursuit-il dans une lettre à la coroner Géhane Kamel, qui a été lue par une amie.
TÉMOIGNAGES BOULEVERSANTS
Pour la première fois depuis le début des audiences, les parents de Maureen Breau ont pris la parole publiquement et ont livré des témoignages bouleversants.
Son père, Michel Breau, a été le premier à s’adresser à la coroner. Dès les premières heures suivant le drame, déjà, il voulait tout savoir sur ce qui avait conduit à la mort de sa fille.
Suffisamment pour se rendre au poste de Louiseville, où il a eu la surprise de tomber sur les trois policiers qui accompagnaient sa fille la veille. Ils discutaient ensemble, avec un civil retraité de la SQ.
Ce dernier a des liens personnels très étroits avec le personnel du poste, notamment avec la responsable.
Le même homme l’a contacté quelques semaines plus tard pour lui demander de laisser tomber l’enquête publique. Une demande qui a été formulée à au moins trois occasions au fil des mois.
La mère de la sergente Breau a été la dernière à s’exprimer. Avec beaucoup de courage, elle a pris la parole pour expliquer ce que représente la perte de sa fille aînée.
« Depuis son départ, nous sommes confrontés à l’angoisse, au traumatisme, notre sommeil est perturbé. Et quant à notre futur, il est détruit à jamais. Une partie de nous est morte avec elle. »