Dès que vous pensez différemment, vous êtes des complotistes ou des wokes
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. »
Cette célèbre citation attribuée à Voltaire – qui en réalité est un résumé de sa pensée rapportée par l’autrice britannique Evelyn Beatrice Hall (pseudonyme S. G. Tallentyre) dans son livre The Friends of Voltaire –est d’une incroyable pertinence en ce 21e siècle, à savoir celui des grandes polarisations.
L’humanité se divise de plus en plus à la vitesse du web.
Selon les États, un discours majoritaire est construit et un contre-discours émerge automatiquement. La vaccination est un bon exemple. Les pour versus les contre. Entre les deux, il n’y a rien.
Pourtant, tout est si complexe. Ces antagonistes ont parfois tous les deux raison. Est-ce qu’il fallait se vacciner ? Est-ce que cela aura des effets secondaires ? Toutes ces questions sont bonnes.
Prenons, par exemple, l’histoire de Brigitte Macron. Est-elle un homme ? Candace Owens, une personnalité américaine qui commente à sa manière l’actualité politique, le croit. Elle parie même sa carrière là-dessus.
L’important n’est pas de savoir si cette histoire est vraie ou fausse, on est assez grand pour se faire notre propre opinion. Le problème réside dans cette tendance systématique à dénigrer et à discréditer le narratif de ceux qui pensent différemment.
Ce sont des complotistes, des racistes, des transphobes. Ils sont de droite, pire d’extrême droite. Ou a contrario, ce sont des wokes, voire des suppôts de l’establishment.
DES VÉRITÉS
Qu’on le veuille ou non, ce monde est complexe. Les vérités, celles auxquelles on croit, dur comme fer, ne sont que des illusions forgées par notre compréhension, voire nos interprétations, de ce monde et de ce que la vie a fait de nous.
Rien n’est vrai, tout est une construction de notre esprit.
Lorsque vous vous dites : Poutine a tort et Zelensky a raison. Sur quoi vous basez-vous pour faire ces affirmations ? Sur l’histoire de l’OTAN ? Sur ce que l’on vous rabâche dans les médias ou sur le web ?
Prenez un temps de recul. Votre opinion est peut-être celle de la majorité au Canada, mais elle ne l’est certainement pas ailleurs.
Il n’existe pas de VÉRITÉ, mais des vérités, des microvérités qui émergent selon les pays, les cultures, les personnes, les âges, les classes sociales, les croyances, les quartiers et j’en passe.
SOYONS HUMBLES, SOYONS BIENVEILLANTS
Sachant que nous vivons dans une illusion continuelle de vérité, soyons bienveillants envers l’autre, celui qui ne pense pas comme nous. Celui dont la rationalité nous apparaît irrationnelle, voire illogique et agaçante.
Cette posture ne peut que contribuer au dialogue et, qui sait, à faire évoluer notre pensée et celle de l’autre.
Les étiquettes que l’on instaure comme des vérités qui visent à museler l’autre ne sont que des frontières, des murailles pour mieux préserver notre ego.
Être humble, c’est aussi reconnaître que l’autre a une part de la vérité que je recherche.