L’industrie du crabe des neiges en péril
Les nouvelles règles de visa pour les travailleurs mexicains menacent plusieurs usines des Îles-de-la-Madeleine
Après la crevette de Matane, la transformation du crabe des neiges pourrait être mise en péril à cause des visas imposés par Ottawa aux travailleurs mexicains.
Sur 218 travailleurs attendus pour faire rouler l’industrie de la pêche aux Îlesde-la-Madeleine, près de 75 % sont présentement bloqués au Mexique, affirme le député de la circonscription locale, le péquiste Joël Arseneau.
C’est que l’imposition par Ottawa de visas de séjour aux résidents du Mexique, en réponse aux demandes de Québec pour réduire l’afflux de demandeurs d’asile, crée un casse-tête pour les employeurs cette année.
DÉLAIS TROP COURTS
Le traitement des demandes de visas nécessitera un délai de quatre à six semaines.
« Évidemment, dans quatre à six semaines, la pêche, elle, est terminée », souligne M. Arseneau, en expliquant que, l’an prochain, les employeurs auront le temps de prévoir le coup.
MANQUE DE PLANIFICATION
En début de semaine, l’usine de transformation Les Fruits de mer de l’Est, à
Matane, dans le Bas-Saint-Laurent, a dû fermer ses portes à cause de la baisse des quotas de crevettes et de la difficulté de trouver des employés depuis l’imposition des nouveaux visas mexicains.
Interpellée dans les corridors de l’Assemblée nationale, la ministre de l’Immigration Christine Fréchette critique le manque de planification de la part du gouvernement fédéral.
« On se serait attendu à ce que le fédéral prépare davantage cette mesure-là d’imposition d’un visa mexicain, qu’il l’ait planifiée davantage, parce que ça fait des mois qu’on en discute. C’est à lui de rectifier le tir parce qu’il n’a pas suffisamment bien préparé la mesure », a déclaré la ministre Fréchette.
FERMETURES ?
Entretemps, les usines de transformation des Îles-de-la-Madeleine, notamment pour la pêche au crabe des neiges qui commencera bientôt, pourraient aussi être forcées de fermer leurs portes, croit Joël Arseneau.
« Les débarquements vont devoir se faire ailleurs, dans les Maritimes, voire même aux États-Unis », note-t-il. « On ne peut pas concéder que nos usines au Québec vont fermer les unes après les autres. Après Matane, c’est les Îles-de-la-Madeleine, ensuite ce sera la Gaspésie. Le gouvernement fédéral doit agir, il peut agir. »
« ÉVIDEMMENT, DANS QUATRE À SIX SEMAINES, LA PÊCHE, ELLE, EST TERMINÉE. »
– Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine