Le Journal de Montreal

Une pièce troublante

Marie-Laurence Moreau aborde la santé mentale au Rideau Vert

- BRUNO LAPOINTE Jamais, Toujours, Parfois est présentée au Théâtre du Rideau Vert jusqu’au 13 avril.

Il n’est jamais facile d’aborder un thème comme la santé mentale, acquiesce MarieLaure­nce Moreau. Et c’est précisémen­t pour cette raison que la pièce de théâtre Jamais, Toujours, Parfois est si importante aux yeux de la comédienne. « C’est important d’en parler », plaide-t-elle.

Anna souffre. Aux prises avec un trouble de santé mentale depuis sa tendre enfance, la jeune femme devenue adulte cherche désespérém­ent à s’affranchir des démons de son passé en décidant de cesser brusquemen­t de prendre la médication prescrite, celle qui lui permettait de garder la tête hors de l’eau toute cette année.

Cette initiative aura évidemment des conséquenc­es lourdes sur le quotidien d’Anna... mais également sur ceux qui l’entourent.

EFFRITER LES TABOUS

Jamais, Toujours, Parfois vient donc gratter un tabou coriace que les années peinent à effriter. Et c’est précisémen­t pour cette raison que Marie-Laurence Moreau tenait à prendre part à l’adaptation québécoise de la pièce à succès australien­ne The Almighty Sometimes, désormais présentée au Théâtre du Rideau Vert.

Elle y incarne la psychiatre qui accompagne Anna depuis son enfance.

« Il y a moins de tabous autour de la santé mentale qu’il y en avait il y a 20 ans, mais il y en a encore. On accepte beaucoup plus aujourd’hui les burnouts, les choses momentanée­s, mais les gens ont plus de difficulté quand on parle de maladies mentales à long terme comme un trouble d’anxiété, la bipolarité ou la schizophré­nie, par exemple. Alors il faut continuer d’en parler », raconte la comédienne.

LA FORCE DE L’HUMOUR

Pour en parler, on a ici recours à l’humour dont les pointes ponctuent le texte de Jamais, Toujours, Parfois, autant dans le matériel original de Kendall Feaver que dans la traduction québécoise signée Maryse Warda. Ce procédé permet évidemment de désamorcer certains aspects dramatique­s – voire tragiques – du récit pour le délester d’une lourdeur excessive, mais également de venir toucher les spectateur­s plus profondéme­nt.

« L’humour permet de passer beaucoup de messages. Quand on attrape les gens par le rire, on peut les emmener n’importe où. Je sais qu’il y a des personnes un peu plus âgées qui viendront voir Jamais, Toujours, Parfois, des parents et même des grands-parents qui ont grandi avec les tabous entourant la santé mentale. J’espère que la pièce permettra d’ouvrir les discussion­s », confie Marie-Laurence Moreau.

 ?? PHOTO DAVID OSPINA FOURNIE PAR LE THÉÂTRE DU RIDEAU VERT ?? Marie-Laurence Moreau et Lauren Hartley dans Jamais, Toujours, Parfois.
PHOTO DAVID OSPINA FOURNIE PAR LE THÉÂTRE DU RIDEAU VERT Marie-Laurence Moreau et Lauren Hartley dans Jamais, Toujours, Parfois.

Newspapers in French

Newspapers from Canada