DES LARMES POUR GRAND-MAMAN PATRICIA
Le duo québécois Laurin-Éthier a patiné devant familles et amis hier
C’est avec émotion et même quelques larmes que se sont ouverts hier les Championnats du monde de patinage artistique à Montréal, alors que le duo québécois formé de Kelly Ann Laurin et Loucas Éthier a battu sa marque personnelle, tout ça sous les yeux de la grand-maman bien-aimée de la jeune patineuse.
Devant famille et amis, Laurin et Éthier ont les premiers représentants du Canada à fouler la glace du Centre Bell.
Après la performance, Laurin, 18 ans, a fondu en larmes en pensant à sa grand-maman Patricia, dont la santé demeure fragile.
« Ça faisait du bien de la savoir dans les estrades pour me voir », a-t-elle confié, sans chercher à retenir ses larmes devant les journalistes.
« C’était merveilleux, a qualifié la patineuse originaire de Saint-Jérôme. C’est juste incroyable de patiner aux Mondiaux à la maison devant toutes ces personnes qui m’aiment et qui sont là pour moi à chaque jour. »
Le Québécois Maxime Deschamps et sa partenaire Deanna Stellato-Dudek ont plus tard volé le spectacle en obtenant le premier rang à l’issue du programme court grâce à un pointage de 77,48. Ils ont devancé la paire japonaise composée de Riku Miura et Ryuichi Kihara par près de quatre points (73,53).
PROFITER DU MOMENT
La réaction de Deschamps et Stellato-Dudek, au moment de recevoir leur pointage, était extraordinaire. L’Américaine de 40 ans demeurait bouche bée.
« C’était vraiment spécial, c’est une concrétisation du travail qu’on a fait durant toute l’année, a indiqué Deschamps, sachant très bien qu’ils sont en bonne position pour être couronnés champions du monde à l’issue du programme libre, ce soir.
« C’est sûrement la performance la plus émotive de ma carrière jusqu’à maintenant. Il faut bien sûr reprendre nos esprits et rester calmes pour demain [aujourd’hui], car c’est une nouvelle journée. »
Au-delà de leur note de 60,18 points et de leur 14e rang provisoire, Laurin et Éthier ont profité pleinement de cette première expérience aux Mondiaux, dans un amphithéâtre drôlement rempli et festif pour un mercredi après-midi.
« Nous sommes quand même habitués de faire des compétitions à l’autre bout du monde, dans des grands arénas, mais pour nous, ce qui était vraiment spécial, c’était le fait d’être à la maison, a mentionné Éthier, un athlète de 23 ans ayant grandi à Saint-Alphonse-de-Granby.
« Oui, nos familles et nos amis nous regardent sur le web quand on a des compétitions, mais c’était spécial qu’ils aient pris leur journée et qu’ils soient aussi nombreux à s’être déplacés au Centre Bell. »
« D’entendre tous les gens nous encourager, c’était vraiment fou comme moment, a corroboré Laurin. J’ai essayé de rester concentrée, mais je voulais aussi m’amuser et profiter du moment, car ça peut arriver juste une fois dans une carrière de patiner aux Championnats du monde chez nous, devant la famille et les amis. »
LA CHAIR DE POULE
Dès la présentation des patineurs, Laurin et Éthier ont été acclamés.
« J’en avais la chair de poule. Le but était d’utiliser l’énergie de la foule, mais c’était très spécial d’avoir tous les spectateurs derrière nous », a estimé Éthier, saluant au passage la présence de ses parents Louis-Philippe et Sonia.
« J’avais des élèves présents dans les estrades aussi, car je suis entraîneuse [au club de patinage artistique Saint-Jérôme], a complété Laurin. C’était émouvant d’avoir toutes ces personnes-là à mes côtés pour m’encourager. »
UNE PETITE ERREUR
À propos de leur performance, elle a été quasi parfaite. Laurin a dû poser une main sur la patinoire après avoir été lancée dans les airs par son partenaire.
« Ç’a été une erreur somme toute mineure pour nous avec les objectifs qu’on avait aujourd’hui, a dit Éthier. On visait d’aller chercher les 60 points au programme court. L’objectif est atteint. On ne peut pas être déçus de notre performance. »
« C’est notre meilleur résultat en carrière à l’international pour un programme court, c’est un plus », a conclu Laurin.
Le Journal.