Le Journal de Montreal

Pas de billets pour la première fois depuis 2008

Une mère se tournera vers des revendeurs pour assister au Festival d’été de Québec

- CÉDRIC BÉLANGER

La colère et la déception étaient toujours vives, hier, pour des milliers de personnes qui n’ont pu obtenir de billets du Festival d’été de Québec et qui devront se tourner vers les revendeurs pour voir leurs vedettes préférées sur les plaines d’Abraham.

C’est le cas de Catherine Ann Gingras, une mère de famille de Québec, qui a échoué dans sa tentative d’acheter des laissez-passer pour la première fois depuis 2008.

Celle qui dit en avoir « toujours un peu voulu aux revendeurs » devra ironiqueme­nt se tourner vers eux pour voir des concerts du FEQ.

Ses enfants de 15 et 13 ans, Carmen et Marian, amateurs du FEQ, « sont sous le choc ». « Ils ne croyaient jamais que ça arriverait », dit-elle.

Mme Gingras a pourtant utilisé trois appareils pour la prévente, quatre pour la vente ordinaire, mais rien à faire.

« Je suis quelqu’un très organisé, je ne me suis même pas fait prendre par l’heure devancée, mais c’était hors de mon contrôle. »

Catherine Ann Gingras affirme qu’elle tentera de louer des billets pour trois soirs avec ses enfants et qu’elle ira voir du côté des scènes gratuites pour « ouvrir nos horizons ».

« JE PRENAIS ÇA POUR ACQUIS »

« Depuis plusieurs années, j’achète trois passes pour moi et mes deux enfants qui sont devenus adolescent­s maintenant. Nos vacances estivales se décident en fonction de ça, c’est une de nos activités principale­s de l’été et nous avons plein de beaux souvenirs de famille », raconte la femme de 47 ans.

Aujourd’hui, elle réalise « que je prenais quand même ça pour acquis ».

« Pourtant, on devrait avoir appris à lâcher prise depuis quatre ans, mais les concerts étant ma sortie préférée et le FEQ mon moment de l’année préféré, je me croyais à l’abri de ça », dit celle qui refuse de blâmer le festival.

« Je ne me fâche pas facilement et je ne boycotte pas facilement non plus. Je les aime pareil. »

Elle prétend même que le festival « avait un plan assez béton qui n’a rien à envier à Ticketmast­er ou d’autres géants similaires » pour contrer la revente.

GROGNE CONTRE LA REVENTE

Pour leur part, des détenteurs de billets du Festival d’été qui tentent d’en faire la location ou la revente à des prix plus élevés que le tarif original de 150 $ sur des pages Facebook ont subi les foudres de festivalie­rs.

« J’aurais honte de m’afficher comme ça sur les réseaux à ta place. »

« J’espère que vous allez rester pognés avec vos billets. »

Ce genre de commentair­es revient de plus en plus souvent sous les publicatio­ns d’une page Facebook de vente et de location de billets du FEQ consultée par Le Journal ,où la grogne était visible.

Plusieurs personnes qui ont réussi à acheter quatre billets (la limite autorisée par transactio­n du FEQ) les offrent en revente à des prix pouvant aller jusqu’à 350 $.

« Pourquoi acheter des passes si vous n’allez même pas voir les spectacles ? Vous arnaquez les gens », s’est insurgé un internaute.

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PHOTO FOURNIE PAR CATHERINE ANN GINGRAS ET PHOTO D’ARCHIVES Catherine Ann Gingras et ses enfants, Marian et Carmen, assistent au Festival d’été depuis plusieurs années, mais ils n’ont pu obtenir de billets pour 2024.

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