Les États-Unis appellent à un cessez-le-feu immédiat à Gaza
Le secrétaire d’État américain juge qu’une trêve est toujours possible
AFP | Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a jugé hier au Caire qu’une opération terrestre israélienne sur la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, serait « une erreur » alors qu’un accord de trêve entre Israël et le Hamas est « possible » dans le territoire palestinien assiégé.
Après cinq mois et demi de guerre, « le fossé se réduit », a dit M. Blinken, dans les négociations pour une trêve associée à une libération d’otages qui se tiennent au Qatar, où le chef du renseignement israélien rencontrera aujourd’hui le directeur de la CIA. « S’il est difficile de parvenir » à un accord, « cela est toujours possible », a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie américaine, qui est attendu aujourd’hui en Israël, a en outre annoncé que les États-Unis avaient présenté un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un « cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages » retenus à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre.
Le texte, qui sera soumis au vote du Conseil de sécurité aujourd’hui, souligne notamment « la nécessité d’un cessez-lefeu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés [et] permettre la fourniture de l’aide humanitaire essentielle ».
PRESSIONS INTERNATIONALES
Les États-Unis, alliés historiques d’Israël, ont déjà mis leur veto à plusieurs résolutions du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu, estimant que cela aurait bénéficié au Hamas.
Mais face au lourd bilan humain et à la famine qui menace, Washington redouble à présent d’efforts pour parvenir à une trêve et éviter une offensive terrestre sur Rafah, redoutant de lourdes pertes civiles.
Les 27 pays de l’Union européenne ont eux aussi exhorté hier Israël à ne pas lancer d’opération sur Rafah et appelé à une « pause humanitaire immédiate ».
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, affirme qu’une offensive sur Rafah est nécessaire pour vaincre définitivement le Hamas, en dépit des pressions internationales.
Une opération d’Israël à Rafah serait « une erreur », a affirmé Antony Blinken, estimant qu’« il y a de meilleurs moyens de gérer la menace du Hamas ».