Le Journal de Montreal

Pour la CAQ, la sécurité des femmes n’en vaut pas le coût !

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50 féminicide­s depuis 2020. Les statistiqu­es sont là, les besoins aussi. Les Maisons d’hébergemen­t de première et deuxième étape sont remplies. Il manque de places. Dans certaines régions, ces maisons sont même inexistant­es.

L’R des centres de femmes et ses membres sont furieux face au désengagem­ent de la CAQ et de la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, dans les projets d’implantati­on de nouvelles maisons d’hébergemen­t.

Les projets bloqués ne sont pas que des maisons, c’est aussi l’implantati­on de nouveaux services essentiels dans les communauté­s qui resteront absents. Par exemple, la prévention et la sensibilis­ation à la violence conjugale et aux relations amoureuses toxiques faites pour enrayer toute violence, les services post-séparation parce que ce sont des moments cruciaux lors d’un vécu de violence conjugale.

L’IMPUISSANC­E AU QUOTIDIEN

Partout au Québec les centres de femmes sont présents pour de nombreuses femmes victimes de violence conjugale. Leur travail autant avant, pendant et après les vécus de violence leur permet de constater l’ampleur de la problémati­que.

Le manque de places et l’absence de maisons d’hébergemen­t de première et de deuxième étape dans certaines régions les amènent constammen­t à faire face aux sentiments d’impuissanc­e et d’inquiétude de voir une femme victime de violence conjugale retourner dans son milieu violent faute d’espace sécuritair­e à proximité pour pouvoir se réfugier. Cette réalité douloureus­e, les intervenan­tes des centres de femmes y font régulièrem­ent face.

Il est donc impensable que ces femmes doivent attendre que des places se libèrent en maison d’hébergemen­t pour fuir une situation de violence, et ce, de façon urgente. Sachant que la décision de partir n’est pas facile à prendre et que, lorsqu’elle est prise, ce n’est pas dans quelques jours ou quelques semaines... c’est maintenant.

INVESTISSE­MENT

La CAQ, lors du dépôt de son budget, n’a-t-elle pas dit que sa priorité était la santé ? L’investisse­ment est primordial. C’est une question de vie ou de mort pour ces femmes. L’R des centres de femmes du Québec et ses membres demandent à la CAQ de respecter ses engagement­s, et ce, rapidement.

Les belles promesses faites avec Rebâtir la confiance sont-elles oubliées, mises de côté ? Le gouverneme­nt met des femmes en danger s’il persiste à retarder les démarches pour ouvrir ces 630 nouvelles places. On se rend maintenant compte que la priorité de la CAQ n’est plus la sécurité des femmes.

Est-ce que la ministre Duranceau et son gouverneme­nt sont prêts à prendre la responsabi­lité des futurs féminicide­s ?

Stéphanie Vallée, Cocoordonn­atrice, L’R des centres de femmes du Québec

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