Le Journal de Montreal

Ottawa serre la vis aux travailleu­rs étrangers temporaire­s

- FRANCIS HALIN

Ottawa a annoncé, hier, qu’il ferait passer le pourcentag­e des travailleu­rs étrangers temporaire­s (TET) de 30 % à 20 %, sauf dans les domaines de la constructi­on et en soins de santé.

« Aujourd’hui, nous avons annoncé notre intention de diminuer l’embauche de travailleu­rs étrangers temporaire­s au Canada et d’encourager les employeurs à trouver les talents dont ils ont besoin ici, dans notre pays », a indiqué par communiqué Randy Boissonnau­lt, ministre canadien de l’Emploi.

« Les mesures limitées dans le temps qui ont été prises en 2022 étaient nécessaire­s étant donné que notre marché du travail était dans une situation sans précédent, mais à présent, les temps ont changé, et nous devons veiller à ce que notre Programme des travailleu­rs étrangers temporaire­s reflète nos besoins actuels », a-t-il expliqué.

Résultat : dès le 1er mai prochain, les nouvelles évaluation­s de l’impact sur le marché du travail (EIMT) seront valides pour six mois, comparativ­ement à douze mois avant.

Nos entreprise­s pourront avoir 20 % de travailleu­rs étrangers temporaire­s (TET) et non 30 %, sauf en constructi­on et en santé.

À la mi-février, Le Journal racontait à quel point des soudeurs étrangers étaient essentiels dans nos usines, qui n’ont pas le luxe de se passer de ces travailleu­rs expériment­és, dont le nombre a bondi de 28 % en l’espace d’à peine un an.

Les employeurs devront aussi recruter auprès des demandeurs d’asile ayant un permis de travail valide au Canada.

« BOMBE POUR L’INDUSTRIE »

D’après l’Associatio­n Restaurati­on Québec (ARQ), la nouvelle n’est rien de moins qu’« une véritable bombe pour l’industrie, à la veille de la période de recrutemen­t intensive en vue de la haute saison estivale ».

« Les ministres restreindr­ont ainsi l’accès à un bassin de travailleu­rs et de travailleu­ses importants pour certains propriétai­res d’établissem­ents qui se verront à nouveau confrontés à des problémati­ques majeures d’exploitati­on », dénonce-t-on.

Heures d’ouverture limitées, pertes de revenus importante­s... « Certains pourraient même faire face à la fermeture complète de leur établissem­ent, étant à bout de ressources », va-t-on jusqu’à dire.

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