Ottawa serre la vis aux travailleurs étrangers temporaires
Ottawa a annoncé, hier, qu’il ferait passer le pourcentage des travailleurs étrangers temporaires (TET) de 30 % à 20 %, sauf dans les domaines de la construction et en soins de santé.
« Aujourd’hui, nous avons annoncé notre intention de diminuer l’embauche de travailleurs étrangers temporaires au Canada et d’encourager les employeurs à trouver les talents dont ils ont besoin ici, dans notre pays », a indiqué par communiqué Randy Boissonnault, ministre canadien de l’Emploi.
« Les mesures limitées dans le temps qui ont été prises en 2022 étaient nécessaires étant donné que notre marché du travail était dans une situation sans précédent, mais à présent, les temps ont changé, et nous devons veiller à ce que notre Programme des travailleurs étrangers temporaires reflète nos besoins actuels », a-t-il expliqué.
Résultat : dès le 1er mai prochain, les nouvelles évaluations de l’impact sur le marché du travail (EIMT) seront valides pour six mois, comparativement à douze mois avant.
Nos entreprises pourront avoir 20 % de travailleurs étrangers temporaires (TET) et non 30 %, sauf en construction et en santé.
À la mi-février, Le Journal racontait à quel point des soudeurs étrangers étaient essentiels dans nos usines, qui n’ont pas le luxe de se passer de ces travailleurs expérimentés, dont le nombre a bondi de 28 % en l’espace d’à peine un an.
Les employeurs devront aussi recruter auprès des demandeurs d’asile ayant un permis de travail valide au Canada.
« BOMBE POUR L’INDUSTRIE »
D’après l’Association Restauration Québec (ARQ), la nouvelle n’est rien de moins qu’« une véritable bombe pour l’industrie, à la veille de la période de recrutement intensive en vue de la haute saison estivale ».
« Les ministres restreindront ainsi l’accès à un bassin de travailleurs et de travailleuses importants pour certains propriétaires d’établissements qui se verront à nouveau confrontés à des problématiques majeures d’exploitation », dénonce-t-on.
Heures d’ouverture limitées, pertes de revenus importantes... « Certains pourraient même faire face à la fermeture complète de leur établissement, étant à bout de ressources », va-t-on jusqu’à dire.