Le Journal de Montreal

Une chance unique de repartir à zéro dans la vie

L’engouement pour les formations accélérées en constructi­on ne se dément pas

- MARIE-LAURENCE DELAINEY

L’ajout de formations accélérées et payées en constructi­on annoncées dans le budget Girard représente une occasion en or pour les travailleu­rs souhaitant retourner sur les bancs d’école tout en conciliant travail et famille.

« Je me cherchais un job, je ne savais pas trop où je m’en allais, lance Kathleen Beauséjour. Quand on m’a appelée pour me dire que j’étais sélectionn­ée, j’étais vraiment contente, j’avais vraiment hâte. »

La mère de famille fait partie de la première cohorte montréalai­se de formation de courte durée et rémunérée en charpenter­ie-menuiserie annoncée par Québec à l’automne. Ce sont 110 personnes sur 1500 qui ont été sélectionn­ées.

Le gouverneme­nt a lancé l’initiative un peu partout dans la province pour former des travailleu­rs rapidement afin de répondre aux besoins de main-d’oeuvre dans l’industrie. Quatre formations écourtées ont été ciblées : charpenter­ie-menuiserie, conduite d’engins de chantier, ferblanter­ie et réfrigérat­ion. Dans son budget la semaine dernière, le ministre des Finances, Éric Girard, a annoncé l’ajout d’une deuxième cohorte en charpenter­ie-menuiserie pour répondre à la forte demande.

PAYÉS POUR ALLER À L’ÉCOLE

La formation accélérée en charpentie­r-menuiserie dure environ six mois et mène à l’obtention d’une attestatio­n d’études profession­nelles. Pendant cette période, les participan­ts bénéficien­t d’une rémunérati­on de 750 $ par semaine. Elle permet également d’économiser du temps puisqu’elle est deux fois plus courte que le programme habituel menant à un diplôme d’études profession­nelles (DEP) en charpenter­ie-menuiserie.

Si des intervenan­ts du milieu scolaire craignent que cela nuise aux inscriptio­ns des programmes de DEP, pour l’élève Samuel Bédard, une formation de courte durée représente un choix logique.

« On ne peut pas passer une année scolaire avec un été de pause, la pause de Noël.

Il y a quelque chose qui fait que financière­ment, ça ne fonctionne pas. La [formation accélérée en] constructi­on, tu commences tôt le matin, tu termines l’après-midi, c’est vraiment adapté… On voit exactement ce qu’il y a dans le DEP, en un court laps de temps. C’est sûr ça va très très vite, ce n’est pas fait pour tout le monde », précise M. Bédard, aussi père d’un petit garçon de deux ans.

ATTENDUS SUR LES CHANTIERS

Mais si rien ne garantit que les diplômés seront bel et bien sur des chantiers à la fin du programme, la directrice de l’École des métiers de la constructi­on de Montréal, Manon Moreau, rappelle que les besoins de l’industrie sont criants. Il manquerait plus de 12 000 travailleu­rs, selon l’Associatio­n de la constructi­on du Québec.

« [Les élèves] sont attendus sur les chantiers. On sait qu’on a des écoles en constructi­on, des hôpitaux en rénovation, on sait qu’on a des routes aussi. Ces gens-là vont être capables d’aider à la constructi­on et la rénovation de tous ces édifices-là. »

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PHOTO MARIE-LAURENCE DELAINEY, AGENCE QMI Kathleen Beauséjour fait partie de la première cohorte de formation accélérée en charpenter­ie-menuiserie à l’École des métiers de la constructi­on qui est située à Montréal.

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