Il aurait tiré sur un homme qui le soupçonnait de vols
Le suspect, un résident de Saint-Amable, fait face à une dizaine d’accusations
Un homme au lourd dossier criminel de Saint-Amable est accusé d’avoir tiré en direction d’un entrepreneur pour l’intimider, simplement parce ce que celui-ci l’aurait soupçonné d’avoir volé ses outils.
Martin Brouillard, 47 ans, dont le dossier revenait à la cour jeudi au palais de justice de Sorel-Tracy, demeurera détenu en attendant que sa responsabilité criminelle soit évaluée dans cette affaire.
« La défense a demandé cette évaluation. Le suspect était déjà accusé de harcèlement envers la victime », a expliqué Me Frédéric Ouellet, procureur de la Couronne.
Le résident de Saint-Amable, en Montérégie, fait face à une dizaine d’accusations.
Il est notamment accusé d’avoir déchargé une arme à feu en direction d’un entrepreneur de 30 ans, le 10 mars dernier.
SCÈNE FILMÉE
Ce jour-là, à 15 h 11, Brouillard se serait rué dans la cour arrière de la victime à bord d’un camion de type pick-up noir. Il aurait alors braqué une arme à feu sur un employé de la compagnie, avant que son propriétaire s’éloigne à bord de son propre camion blanc.
« Tout de suite, j’ai dit à mon employé de se sauver », a confié l’excavateur, qui a demandé à taire son nom par crainte de représailles.
La suite de la scène a été captée par une caméra de surveillance qu’il avait installée sur sa résidence, en raison de l’intimidation qu’il aurait subie depuis plusieurs mois de la part de l’accusé.
Environ une minute plus tard, on aperçoit sur la bande vidéo les deux véhicules ralentir.
Il est alors possible d’entendre deux détonations. Brouillard aurait tiré sur l’autre camion.
Une poursuite s’en serait ensuite suivie entre le suspect et la victime.
Le tireur allégué a finalement été épinglé plus tard par les patrouilleurs de la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent.
Selon nos informations, Brouillard se serait plaint auprès d’eux d’avoir raté sa cible. Il se serait par la suite emporté, une fois au poste.
Il aurait proféré des menaces de mort à un policier et causé des méfaits à du mobilier. Il n’avait aucun permis de port d’arme, et était en possession de cocaïne.
Brouillard était aussi sous le coup de conditions de remise en liberté, lui qui faisait déjà face à des accusations de harcèlement et de non-respect des conditions.
DEUX VOLS
Par ailleurs, si le mobile de cette attaque demeure nébuleux, l’entrepreneur en excavation soutient n’avoir rien à se reprocher.
« On s’est fait voler nos outils deux fois, et nos informations, c’était que Brouillard essayait de les revendre. La deuxième fois, on a appelé la police, a-t-il affirmé. À partir de là, il passait son temps à venir dans ma cour, à suivre mes gars. J’ai perdu trois employés. Il me faisait des menaces, et disait que je lui devais de l’argent. »
Toutefois, le trentenaire assure ne devoir d’argent à personne.
« Tous mes fournisseurs sont payés dans les délais. Ma compagnie est en pleine expansion. C’est dur, bâtir une réputation », a-t-il dit.
Ce dernier s’admet cependant, tout comme sa famille, marqué au fer rouge par cet évènement.
« C’est sûr que ça me fait peur. Je ne m’étais jamais fait tirer dessus. Une balle est passée à six pouces de mon cou. Mon gars était dans la maison avec ma femme. Il a été traumatisé. C’est grave », a-t-il conclu.
Brouillard possède une longue feuille de route en matière criminelle, depuis la fin des années 1990.