Chassé de sa propre clinique médicale
Découragé de ne pas avoir de médecin de famille, Serge Gagné rapporte qu’il s’est même fait mettre dehors de la clinique où il a été suivi pendant de nombreuses années.
« On m’a dit : “Tu n’as pas d’affaires ici, tu n’as pas de médecin de famille”. J’ai été mis dehors de ma propre clinique », dénonce le retraité de l’industrie de la construction.
Celui qui souffre d’arthrose aux poignets estime que chaque personne de plus de soixante ans devrait avoir le droit de voir un médecin au moins une fois tous les trois ans.
Dans son cas, il doit s’inscrire en appelant le 811 pour voir un médecin sans rendez-vous. Encore là, c’est loin d’être facile. En février, il a laissé son nom, mais on ne l’a pas rappelé. Il a attendu deux semaines avant de relancer le personnel d’Info-Santé.
L’homme est particulièrement craintif depuis que deux de ses soeurs ont reçu un diagnostic de cancer.
Il raconte que lorsque son médecin a pris sa retraite, plusieurs de ses patients ont été orientés vers un autre médecin, mais que ce ne fut pas son cas.
Selon lui, la liste d’attente pour obtenir un médecin de famille ne fonctionne pas. Même son garçon a demandé s’il pouvait transférer son médecin de famille à son père, mais la demande a été refusée.
« La liste, elle ne fonctionne pas. Il y a des gens qui font rentrer leurs chums », soutient-il.
COMME EN RUSSIE
Le sexagénaire estime qu’il a droit à des services de santé comme n’importe quel autre contribuable qui paie ses impôts.
« Si vous n’êtes pas capable de m’aider, je ne paierai plus d’impôts pour ça », dit-il en invitant le ministre de la Santé, Christian Dubé, à changer de place avec lui.
Sans mettre toute la faute sur le ministre, il estime que les services publics ressemblent de plus en plus à ceux de la Russie puisque chacun doit attendre à tour de rôle.
Selon lui, les revenus de pension de plusieurs retraités sont insuffisants pour pouvoir payer des soins de santé au privé.