Le Journal de Montreal

« Ma plus grande crainte, c’est d’avoir un cancer »

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Lorsqu’il a déménagé de Québec à Montréal à l’automne 2020, Yves Gonthier a perdu son médecin de famille qui était sur le point de prendre sa retraite. Il n’aurait toutefois jamais imaginé qu’il serait aussi longtemps sans médecin.

« Je n’ai eu aucun suivi depuis trois ans et demi. J’ai l’impression que je n’en aurai jamais », dit le sexagénair­e qui s’estime chanceux d’être encore en bonne santé.

Malgré tout, il s’inquiète pour le jour où il aura besoin de soins.

« Ma plus grande crainte, c’est d’avoir un cancer », dit-il.

L’homme qui pratique le droit est critique des différents gouverneme­nts qui se sont succédé et qui n’ont pu régler le problème. Yves Gonthier dénonce aussi les patients qui ont la chance d’avoir un médecin et qui ne se présentent pas à leurs rendez-vous.

TICKET MODÉRATEUR ?

Pour régler le problème, il propose l’idée d’un ticket modérateur, mais estime qu’aucun parti politique au pouvoir à Québec n’osera entreprend­re une telle mesure.

Ce type de système où il faut payer des frais minimes pour les soins de santé existe pourtant en France, où habite son fils. Ce dernier a pu avoir un médecin le jour même où il en a demandé un.

Le sexagénair­e croit aussi qu’il serait possible d’élargir l’accès aux services des super-infirmière­s. Il estime qu’elles pourraient assurer une partie des suivis médicaux, surtout pour des patients en bonne santé comme lui.

Au cours des derniers mois, on lui a assigné un groupe de médecine de famille dans une clinique médicale de L’Île-desSoeurs. Une solution partielle, puisqu’il faut ensuite réussir à obtenir un rendez-vous et qu’il n’y a pas de suivi médical.

DÉCOURAGÉ

En attendant, l’homme se tourne à l’occasion vers des soins de santé au privé, seule façon de voir rapidement un médecin.

« Le privé ? J’y ai recours régulièrem­ent, comme l’autre jour lorsque je me suis rentré une vitre dans le pied. J’ai payé 150 $ », dit-il.

Un baume qui ne vaut toutefois pas un médecin de famille dans le réseau public.

« Si je ne peux pas en avoir, de médecin de famille, qu’on me le dise », laisse-t-il tomber, un peu découragé par la lenteur du système.

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PHOTO AGENCE QMI, JOEL LEMAY

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