Son médecin largue ses patients pour l’esthétique

Marie-Michèle Côté a reçu la démission de son médecin de famille comme une claque au visage

Il y a trois ans, Marie-Michèle Côté a reçu une lettre lui indiquant que son médecin de famille abandonnait ses patients pour une autre activité professionnelle liée aux soins esthétiques. Depuis, elle attend qu’on lui en assigne un nouveau.

« Ça a été une claque au visage. En tant que patient, on se livre à notre médecin de famille, on a besoin d’écoute. C’est un deuil de perdre ce filet de sécurité là », dit la mère de deux enfants âgés de 16 mois et neuf ans.

Cela a été d’autant plus difficile qu’il a fallu recommencer à voir des médecins dans les cliniques sans rendez-vous.

Avec l’entrée du petit dernier à la garderie, les choses n’ont fait qu’empirer.

« C’est un parcours du combattant d’avoir un rendez-vous en clinique médicale », dit-elle.

Son truc : appeler la ligne Info-Santé en pleine nuit pour espérer avoir une infirmière au téléphone plus rapidement.

PEU D’ESPOIR

Selon elle, d’autres professionnels de la santé pourraient être mis à contribution pour traiter certains maux mineurs. Elle donne en exemple les otites ou les virus respiratoires.

Depuis septembre, elle a d’ailleurs dû composer à plusieurs reprises avec les otites de son garçon. À bout de ressources, elle avoue avoir regardé les publicités de cliniques médicales privées sur internet, mais y avoir renoncé.

« Financièrement, on n’a pas les moyens d’avoir recours à ces ressources de façon régulière », soutient-elle.

Sa famille a été inscrite à un groupe de médecins, mais encore là, il est difficile d’obtenir un rendez-vous dans leur clinique affiliée ou une prise en charge rapide.

« Avoir un rendez-vous en ligne, c’est comme gagner à la loterie. On ne se sent pas plus en sécurité », dit-elle.

Marie-Michèle Côté ignore également à quel endroit sa famille se trouve sur la liste d’attente et quand elle aura un médecin.

« Ça va être une grande victoire, mais ça va venir quand ? Je n’en ai aucune idée », conclut-elle.