La ville de Kharkiv plongée dans l’obscurité
KHARKIV | (AFP) Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, s’est retrouvée plongée dans l’obscurité totale hier à la nuit tombée, privée de courant depuis le matin après des bombardements russes massifs sur les infrastructures énergétiques.
Peu avant 20 h dans les rues, seuls les phares des voitures illuminent furtivement la chaussée.
Sur les trottoirs sombres, de rares habitants encore dehors éclairent leurs pas avec la lampe de leur téléphone portable.
Aucune lumière n’apparaît aux fenêtres des immeubles d’habitation.
Seuls quelques restaurants et cafés, et aussi des pharmacies, sont ouverts et éclairés, grâce à de gros générateurs.
DES HABITUDES OUBLIÉES
Dans une pharmacie près de la place centrale de Kharkiv, Nastia Volochyna et son petit ami sont venus recharger leur portable.
« Nous n’avons plus rien maintenant. Pas d’eau, pas de chauffage, pas d’électricité. Rien de rien », lâche l’étudiante de 19 ans.
« Nous sommes habitués aux bombardements, ils sont assez fréquents (mais) il n’y avait pas eu de panne d’électricité depuis longtemps », explique son petit ami, Bogdan Kuriashiy, 21 ans.
« Je dirais même que nous n’étions pas préparés. Nous avions oublié ce que sont les batteries externes » pour portable, ajoute le jeune étudiant.
La pharmacienne, Svitlana Onnikova, explique que « les bombardements ont commencé vers 4 h 30. Il y a eu environ 20 explosions. La cible principale des frappes était les infrastructures électriques », dit-elle.
UNE CENTRALE VISÉE
Huit missiles russes ont touché vendredi la plus grande centrale hydroélectrique d’Ukraine, située sur le fleuve Dniepr, infligeant des « dégâts très importants », mais sans provoquer de danger immédiat pour la population, a indiqué la police ukrainienne.
« Huit missiles ont touché » la centrale de DniproHES située dans la ville de Zaporijjia (sud) et provoqué sa mise « hors service », a indiqué à la télévision Ioury Belooussov, un responsable du parquet général.
« Pour l’instant, il n’y a pas de danger pour les citoyens », a-t-il assuré. Le ministère ukrainien de l’Énergie a également assuré dans un communiqué que la situation à la centrale était « sous contrôle » et qu’il n’y avait pas de risque de « rupture du barrage ».
Des images circulant sur les réseaux sociaux ont montré des flammes ravageant le barrage tôt le matin d’hier, après une nouvelle attaque russe massive.
Au moins trois personnes sont mortes et 25 autres ont été blessées dans ces frappes sur la ville de Zaporijjia, selon le dernier bilan publié par le service d’État pour les situations d’urgence.