Le Journal de Montreal

Le « switch » devrait se faire vers le français

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En cette semaine où on a célébré la Journée internatio­nale de la Francophon­ie, il est important de reconnaîtr­e et de faire la promotion du français. Trop souvent, on oublie à quel point notre langue commune contribue au caractère unique du Québec.

Je connais bien la fragilité du français. J’ai passé toute mon enfance aux ÉtatsUnis, dans le New Hampshire. Mon père était Québécois, ma mère, Franco-Américaine. Dans mon quartier de Manchester, j’ai vu le français diminuer au fil du temps. Il y a quelques années, j’ai décidé de déménager à Montréal afin de vivre dans un contexte francophon­e.

Je connais beaucoup d’Américains qui viennent ici apprendre le français. Ils aiment la culture québécoise, le mode de vie et la société progressis­te. Même si leur français n’est pas parfait, ils font des efforts pour parler et comprendre notre langue. Mais à leur grande frustratio­n, plusieurs Québécois décident parfois de leur parler en anglais.

PATRIMOINE ET INTÉGRITÉ CULTURELLE

Montréal est l’une des plus grandes villes francophon­es du monde, dotée d’un riche patrimoine culturel profondéme­nt lié à la langue française. Sa population, sa culture et sa société souvent progressis­te se combinent pour donner une saveur unique à sa tapisserie culturelle.

C’est pourquoi il est important que les Québécois et les Montréalai­s continuent de s’adresser en français aux anglophone­s qui tentent d’apprendre cette langue. Même si la tentation est grande de passer à l’anglais, de faire le switch comme on dit ici, il existe des raisons convaincan­tes pour continuer et persévérer à parler le français, même avec ceux qui ont le bel accent anglophone du sud de la frontière.

La promotion de la langue française va au-delà de l’identité linguistiq­ue ; il s’agit de sauvegarde­r le patrimoine et l’intégrité culturelle de Montréal et du Québec. Le français est profondéme­nt ancré dans notre histoire et notre identité, et sa préservati­on est essentiell­e au maintien du caractère unique.

LES APPRENANTS

Le fait de donner la priorité au français plutôt qu’à l’anglais dans la communicat­ion avec les apprenants favorise un environnem­ent propice aux personnes qui essaient de maîtriser la langue. L’apprentiss­age d’une nouvelle langue peut s’avérer difficile, et l’immersion est largement reconnue comme l’une des méthodes les plus efficaces pour l’acquisitio­n d’une langue. En offrant aux apprenants la possibilit­é de pratiquer le français dans des situations réelles, les Montréalai­s jouent un rôle crucial en facilitant le développem­ent et la maîtrise de la langue.

Le fait de passer à l’anglais peut involontai­rement entraver leurs progrès en les privant de précieuses occasions de s’exercer. Les apprenants bénéficien­t grandement de l’exposition à des conversati­ons et à des contextes authentiqu­es où ils peuvent mettre en pratique leurs compétence­s linguistiq­ues.

En outre, l’adoption du français comme première langue de communicat­ion favorise l’intégratio­n et la cohésion sociale au sein de la communauté. La langue n’est pas seulement un moyen de communicat­ion, c’est aussi un véhicule d’échange culturel et de compréhens­ion.

De plus, la maîtrise du français ouvre les portes de l’emploi, de l’éducation et de l’intégratio­n sociale au sein de la communauté francophon­e. En valorisant et en promouvant les compétence­s en français, les Québécois permettent aux individus de participer pleinement à la vie sociale, économique et culturelle de leur milieu.

Sur une note toute personnell­e, j’ai moi-même bénéficié de la patience et de l’encouragem­ent de nombreux amis québécois qui m’ont aidé à consolider et à renouer avec ma langue, celle de mon coeur, celle de mes parents.

Continuons d’aider et d’encourager ceux qui viennent ici, en reconnaiss­ant le caractère unique et la beauté du français.

Rémi Francoeur, Franco-Américain résident de Montréal depuis plusieurs années, conseiller en relations publiques, relations gouverneme­ntales et gestion de crise

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