François Legault doit s’excuser et laver l’honneur d’Yves Michaud
Yves Michaud n’est plus. Il s’est éteint à 94 ans.
Ce patriote admirable a placé le combat pour la langue française et l’identité québécoise au coeur de son engagement. C’était un indépendantiste flamboyant. Il s’était aussi mobilisé pour la défense des petits actionnaires devant un capitalisme tendant à les broyer.
Pourtant, au moment de récapituler son existence, et de lui rendre hommage, l’attention s’est portée sur l’affaire Michaud, de triste mémoire, qui remonte à l’an 2000.
NATIONALISME
Petit rappel des événements. Fin des années 1990, le PQ, hanté par la mauvaise conscience post-référendaire et la déclaration de Jacques Parizeau sur les « votes ethniques », n’ose plus défendre la langue française.
Lucien Bouchard, un homme de valeur, mais qui à ce moment, a commis une faute grave, dit même qu’il n’oserait plus se regarder dans le miroir si on restaurait la loi 101.
Yves Michaud ne tolère pas cette dérive et entend se présenter à l’investiture de Mercier, pour devenir député, et gardien du nationalisme au caucus péquiste.
Lucien Bouchard veut s’en débarrasser. Alors il fait lancer contre lui une odieuse accusation. Dans le cadre d’une opération tordue menée par deux députés que Lucien Bouchard s’empresse d’appuyer, on l’accusera d’antisémitisme, et l’Assemblée nationale le condamnera pour cela, dans une célèbre motion. Mais il y a un hic : l’Assemblée nationale n’a jamais précisé les propos qu’elle condamnait.
Pour cause : Michaud n’a jamais tenu le moindre propos antisémite. Cette motion relevait de l’odieuse machination.
HONNEUR
Avec les années, on a fini par le reconnaître. Michaud a reçu les excuses de nombreux parlementaires qui avaient voté contre lui. C’était un début de réparation. Mais François Legault, qui a voté à l’époque l’odieuse motion, se dit encore à l’aise avec son vote.
Alors on lui demandera : quels propos a-t-il condamnés à l’époque, exactement ? Et s’il n’en est pas capable, qu’est-ce qui l’empêche, même de manière posthume, de laver l’honneur d’Yves Michaud ?