La chute de la troisième voie
La parution d’un ouvrage sur l’histoire de la troisième voie politique au Québec tombe à un étrange moment, avec la dégringolade de son incarnation, la CAQ, qui se poursuit dans les intentions de vote.
Tous ceux qui s’intéressent à la politique dévoreront cet ouvrage écrit par Éric Montigny, professeur à l’Université Laval qui a travaillé avec Robert Bourassa avant de devenir proche collaborateur de Mario Dumont, et Pascal Mailhot, ex-péquiste passé à la CAQ et qui a été conseiller de François Legault jusqu’en 2022.
Les auteurs nous entraînent dans les coulisses de la fondation de l’ADQ et de la CAQ. On revisite ainsi l’histoire moderne de la politique québécoise, depuis l’échec de l’accord du lac Meech, en 1990.
RÊVE DE LEGAULT
Lors du lancement du livre à Québec, auquel étaient présents la plupart des ministres caquistes et le premier ministre Legault, ce dernier a prétendu que « la troisième voie est plus forte que jamais au Québec » et qu’elle « va marquer encore l’histoire pour beaucoup d’années ».
Voilà certainement ce dont rêve M. Legault. Mais c’est loin d’être ce qui se profile.
Le mécontentement envers son parti le fait « plonger dans les abysses », comme le titrait Le Journal mercredi, dévoilant les résultats d’un sondage Léger.
La CAQ continue sa descente aux enfers, ne récoltant plus que 22 % des intentions de vote, loin derrière le PQ, qui avec 34 % serait même majoritaire.
LA GROGNE PERSISTE
On aime répéter qu’il reste encore deux ans et demi avant le prochain scrutin. C’est une éternité en politique. Mais comme l’a exposé Christian Bourque, vice-président de la firme Léger, « il n’y a pas d’indicateurs qui nous suggèrent que cette grogne-là va diminuer. »
L’impopularité du chef caquiste combinée à l’insatisfaction envers un gouvernement qui peine à livrer des résultats concrets persiste. Tout cela laisse croire que les Québécois pourraient à nouveau envoyer la troisième voie dans le clos.