Le manque de service en français ferait perdre 1,1 milliard $
AGENCE QMI | Les commerçants montréalais pourraient profiter d’un potentiel de ventes supplémentaires de 1,1 milliard de dollars chaque année s’ils récupéraient les clients qui évitent de magasiner dans la métropole en raison du manque de service en français.
C’est ce qu’a révélé une étude sur l’impact socio-économique du commerce en français à Montréal réalisée par la firme Raymond Chabot Grant Thornton et Léger et rendue publique hier.
Ainsi, si la compétitivité des prix est très importante pour les consommateurs, l’accueil, l’affichage et le service en français arrivent à la deuxième place des critères d’importance dans l’expérience d’achat chez les francophones.
Pourtant, 68 % des francophones sondés ont avancé que la situation du français dans les commerces de Montréal s’est détériorée au cours des cinq dernières années.
« À titre de plus grand centre-ville francophone des Amériques, il est impératif de pouvoir offrir un service à la clientèle en français », a soutenu Glenn Castanheira, directeur général SDC Montréal centre-ville.
PRÊTS À ALLER VOIR AILLEURS
En général, 40 % des francophones interrogés ont indiqué qu’ils renonceraient à leurs achats et iraient voir ailleurs s’ils ne sont pas accueillis ou servis en français.
De ce nombre, quatre francophones sur cinq n’hésiteraient pas à réaliser un déplacement de 30 minutes pour être servis dans leur langue, d’après l’étude commandée par l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM).
Ils sont également 30 % de francophones à éviter de magasiner dans certains secteurs de la métropole par peur de ne pas avoir un service en français.
« Les résultats de l’étude parlent d’eux-mêmes : au-delà des bénéfices évidents pour la protection et l’essor de la langue française et de l’identité québécoise, faire des affaires en français entraînerait une augmentation de l’achalandage et des gains économiques considérables pour les entreprises d’ici », a souligné Jean-François Roberge, ministre de la Langue française.
L’étude a été menée auprès de 3012 répondants anglophones et francophones de plus de 18 ans qui résident dans la grande région de Montréal du 9 au 21 mai 2023.