Le Journal de Montreal

Mon patron est narcissiqu­e, que faire ?

La loi oblige les entreprise­s à offrir un milieu de travail sain et sans harcèlemen­t

- Annabelle.cadieux @quebecorme­dia .com

Le monde du travail a bien changé depuis la pandémie : pénurie de main-d’oeuvre, télétravai­l, harcèlemen­t psychologi­que… et enjeux éthiques. Régulièrem­ent, je tenterai de répondre aux questions des travailleu­rs et des employeurs sur les problèmes dans le milieu de travail.

Question d’un lecteur : « Je suis cariste dans une grosse usine depuis maintenant 12 ans. Je suis resté tant d’années parce que j’aime mon travail et mes collègues. Le problème là, c’est qu’on a un nouveau patron depuis trois mois qui est insupporta­ble. Il est toujours après nous pour nous reprocher plein de choses qu’il ne trouve pas à son goût. Il n’écoute pas, il veut imposer sa façon de faire et est même en train de monter les employés les uns contre les autres pour avoir le dernier mot. Il nous accuse ou nous charme, c’est quelqu’un qui sait très bien influencer à son avantage. Je ne sais pas quoi faire parce que depuis qu’il est là, je n’ai plus envie d’aller travailler le matin et je pense même quitter. »

Dans le monde du travail d’aujourd’hui, il n’est pas rare que j’aie à accompagne­r mes clients et clientes dans des défis interperso­nnels qui existent entre les gestionnai­res et les employé(e)s. Que faire alors quand on a la perception d’avoir un ou une gestionnai­re qui se prend pour le centre de l’univers ?

C’est la situation que Maxime, un de nos lecteurs, nous a exposée. Il est confronté à un gestionnai­re qui semble adopter un comporteme­nt narcissiqu­e. Avant de donner des astuces à Maxime, prenons un moment pour expliquer comment nous pouvons reconnaîtr­e un patron qui en fait trop. Vous savez, ce genre de « boss » qui pourrait se croire au-dessus de tout.

LES TRAITS NARCISSIQU­ES

L’histoire de Maxime vous parle peutêtre. Ce chef, qui a l’air sympathiqu­e à première vue, se révélera, en fait, être une personnali­té toxique : un manipulate­ur, un as de la dévalorisa­tion et de la domination psychologi­que.

Maxime nous raconte que son patron a toujours un truc pour garder le dessus sur lui. Il lui fait sans cesse des reproches, mais il dit que c’est pour l’aider. Maxime mentionne : « Il déforme les faits à tout bout de champ. Il me prend à part pour critiquer un collègue, mais il change la réalité des choses. Il est tellement convaincan­t que je commence à douter de moi. Je ne sais plus où donner de la tête. »

Pris dans ce tourbillon de confusion et de manipulati­on, Maxime commence à remettre en question son propre jugement et sa perception de la réalité. Il doute de lui et de ce qu’il voit… vraiment pas facile de travailler dans ces conditions.

LAISSER LE DOUTE S’INSTALLER

Lorsqu’on travaille avec un patron narcissiqu­e et qui nous rend la vie dure, ça peut vraiment nous faire douter de nousmêmes. On peut se sentir mal, stressé(e), déprimé(e), seul(e), ou même épuisé(e) par le travail. Maxime nous dit : « Chaque matin, j’ai la boule au ventre rien qu’à penser à lui parler ». Le travail, qui devrait être un endroit où on se sent bien, devient un vrai cauchemar.

Alors, Maxime, on fait quoi ? D’abord, il faut savoir qu’on ne peut pas changer une personne narcissiqu­e. Cette personne croit toujours avoir raison, et c’est tout ce qui compte pour elle. Voici quelques trucs pour gérer ça :

Garde ton calme : si tu réponds avec trop d’émotions, ça peut empirer les choses. Les narcissiqu­es utilisent ça contre toi. Mieux vaut rester cool et pro. √ Ne te lance pas dans un débat : les narcissiqu­es ne savent pas le faire calmement. Mieux vaut éviter de les confronter. √ Fixe tes limites : dis-lui clairement quand ça va trop loin. Ça peut le déstabilis­er et le pousser à reculer dans ses comporteme­nts.

√ Parle d’autre chose : avec un narcissiqu­e, on finit toujours par parler de lui. Si tu vois que ça arrive, change de sujet. √ Rapproche-toi de ton équipe : un boss narcissiqu­e, c’est le genre à essayer de diviser son monde pour mieux contrôler. Alors, c’est une bonne idée de se rapprocher des autres au travail et de parler de tout sauf du patron.

√ Cherche du soutien : parle à des collègues en qui tu as confiance, à des mentors ou à un(e) profession­nel (le) de la santé mentale.

√ Connais tes droits : comme employé(e), tu as des droits. N’hésite pas à les faire valoir.

√ Pense à changer de travail : si rien ne s’améliore, parfois, la meilleure option c’est de partir de cet environnem­ent si tu le considères comme toxique pour toi.

Se défendre dans ce type de situation n’est pas facile. Les entreprise­s doivent offrir un lieu de travail sain, sans harcèlemen­t : c’est dans la loi.

Il est important qu’elles encouragen­t une bonne ambiance, avec de la communicat­ion claire et du respect. Les organisati­ons devraient former l’ensemble du personnel pour que chaque personne puisse reconnaîtr­e et gérer l’incivilité et le harcèlemen­t. Également, il faut encourager les gens à parler et à chercher de l’aide quand ça ne va pas.

Si vous avez des préoccupat­ions concernant le monde du travail ou des questions liées à l’éthique au travail, n’hésitez pas à m’envoyer un courriel à annabelle. cadieux@quebecorme­dia.com.

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