Hockey Québec a dû s’en mêler
La Fédération s’est assuré que l’entraîneur visé par les allégations soit éloigné de la formation bantam A
Dans le dossier des trois jeunes joueurs de hockey qui ont porté plainte envers leur entraîneur en dénonçant le climat toxique dans lequel ils auraient évolué cette saison, il aura fallu l’intervention de Hockey Québec pour s’assurer qu’il soit retiré de ses fonctions, a-t-on appris. Car Hockey Lac St-Louis (HLSL) s’en lavait les mains et approuvait la gestion du dossier par l’Association de hockey mineur Vaudreuil-Dorion (AHMVD).
Rappelons que trois joueurs des Titans de l’AHMVD ont porté plainte envers leur entraîneur, Michel Gualtieri, au Bureau de l’Officier des plaintes en matière d’intégrité dans les sports.
Ils alléguaient dans nos pages que l’entraîneur aurait abusé de son pouvoir, les aurait harcelés psychologiquement, dénigrés, discriminés et menacés, entre autres.
Des informations corroborées par leurs coéquipiers et leurs parents représentant la moitié de l’équipe.
Ces adolescents attendent leur audition au Comité de protection de l’intégrité dans les sports au Québec.
PAS DE RECOMMANDATION
Parce que l’Officier des plaintes n’avait émis aucune instruction pour recommander le retrait de l’entraîneur dans l’environnement des Titans bantam A de Vaudreuil-Dorion, l’association a bien fait de laisser Gualtieri en poste, peut-on lire dans une note de HLSL, dont Le Journal a obtenu copie.
« Au moment de recevoir une plainte pour abus, harcèlement, négligence ou violence à caractère autre que sexuel, si l’Officier des plaintes a des motifs raisonnables de croire que la sécurité de la présumée victime est compromise par l’auteur présumé, il peut recommander au titre de mesure administrative l’exclusion par la Fédération de tous les programmes et activités pour une durée indéterminée […] et jusqu’à ce que le Comité de protection de l’intégrité ait pris une décision suite à une audition sur la plainte », est-il écrit dans l’extrait de la politique citée.
Or, des règlements permettent à l’association de prendre des mesures disciplinaires pour privilégier le bien, la sécurité et la dignité des joueurs.
À la lueur des témoignages des plaignants et leurs coéquipiers totalisant la moitié de l’équipe, la somme et la gravité des allégations auraient pu exiger de rapidement suivre ces règles de protection.
Selon nos informations, la situation aurait traîné et aurait été abordée dans un courriel laconique.
En entrevue, le président de l’AHMVD, Daniel Bradford, disait « suivre le processus afin de protéger ses bénévoles et les enfants ».
Les règlements stipulent pourtant de protéger les participants dans la prise de décision pour assurer leur sécurité et intégrité.
UN MOIS SOUS SES ORDRES
Bradford n’a pas retiré l’entraîneur de l’environnement de l’équipe en attendant l’enquête dont il connaissait l’existence et les raisons.
Dans un climat dit toxique et malgré les mécanismes de protection, les plaignants ont été dirigés durant plus d’un mois par l’entraîneur qu’ils accusent de mauvais comportements.
Avec ses pouvoirs, l’AHMVD a-t-elle vraiment agi conformément en évitant d’appliquer les règlements ?
Appelé à expliquer les motifs d’approbation du dossier, le directeur général de HLSL, Raymi Gélineau, a refusé de répondre à nos questions.
Rappelons que HLSL était l’une des régions pointées par la haute direction de Hockey Québec il y a deux semaines pour ses ennuis de division entre les opérations et la politique, citait le RDS.ca.
Le président du conseil d’administration, Jean-Pierre Fortier, disait même « aller plus loin » que les orientations de Hockey Québec.
« On est des innovateurs. Quand on avait de petites problématiques, on était capable de les résoudre rapidement », expliquait-il.