Le Journal de Montreal

Marchessau­lt, tu n’es pas capable d’en marquer 50

- jean-nicolas.blanchet @quebecorme­dia.com

Douze buts en 13 matchs, voici ce que Jonathan Marchessau­lt doit faire pour atteindre le plateau des 50 buts.

Il deviendrai­t le 16e Québécois à accomplir cet exploit. Le premier depuis Vincent Lecavalier. Il entrerait dans ce club select formé du Rocket, de Guy Lafleur, de Mario Lemieux, de Mike Bossy et de Luc Robitaille. Ce n’est pas si mal.

Mais Marchessau­lt ne sera pas capable. Douze buts en 13 matchs, c’est trop en demander.

Il vieillit et commence à avoir sa saison dans le corps. Et ça joue dur en fin de saison, car les équipes se préparent pour les séries. Marchessau­lt est petit. Il ne sera pas capable.

L’IMPOSSIBLE, C’EST FACILE POUR LUI

Bon, évidemment, vous comprenez ma stratégie.

Je bluffe. En réalité, je crois qu’il en est capable. Quand il se fait dire qu’il n’est pas capable, il le fait.

J’espère donc qu’à Vegas, on commence à lui dire : « t’es pas game ».

Douze buts en 13 matchs, c’est peu réaliste. Mais il n’y a pas grandchose de réaliste que Marchessau­lt a réalisé dans sa carrière.

Petit rappel :

■ Il a été retranché du midget AAA.

■ C’est un choix de 12e ronde dans la LHJMQ.

■ 20, 53, 71, 95 : c’est sa progressio­n avec les Remparts pour le nombre de points à ses quatre années juniors.

■ Il n’a jamais été repêché dans la LNH.

■ Il a été échangé contre pas grand-chose de Columbus à Tampa Bay.

■ Tampa Bay ne lui a pas soumis de contrat.

■ Les Panthers ne l’ont pas protégé pour permettre à Vegas de sauter dessus.

Ayoye ! Imaginez le nombre de personnes dans tout ça qui ont mal évalué Jonathan Marchessau­lt. À quel point il a fait passer des savantes directions de la LNH et des dépisteurs pour des clowns. Ce n’est pas un travail facile et tout cela l’illustre de façon assez éloquente.

TOP 30 DES QUÉBÉCOIS

En incluant les séries, la fierté de Cap-Rouge est rendue à 719 matchs dans la LNH. Il totalise 549 points, dont 260 buts. Évidemment, ses statistiqu­es démolissen­t celles de la majorité des choix de première ronde de l’année où il a été ignoré.

S’il continue à ce rythme, Marchessau­lt pourrait un jour atteindre le top 30 des meilleurs pointeurs québécois de l’histoire.

Pour illustrer à quel point il peut être sous-estimé peu importe ce qu’il accomplit, mes collègues et moi ne l’avions pas classé numéro un dans la liste des 20 meilleurs Québécois de la LNH pour la saison actuelle.

Nous avons fait le classement en octobre. Notre numéro un était Jonathan Huberdeau. Oui, même après sa saison de misère. Nous nous disions qu’il allait rebondir.

Mais Marchessau­lt, qui venait de gagner le Conn-Smythe, était deuxième dans notre liste.

Ça n’a pas été notre meilleure prédiction, celle-là ! Bref, encore une fois, l’attaquant des Golden Knights a démontré qu’il ne fallait pas le sous-estimer.

Au sujet de Marchessau­lt, j’avais écrit l’an passé en séries que les vrais héros sont ceux qui permettent à tout le monde de croire à leur rêve. Il en est un vrai, à 5, 15, 38, 40 ou 50 buts. C’est utopique 12 buts en 13 matchs.

Mais le simple fait que ce soit une mince possibilit­é et qu’il soit dans le top 10 des buteurs de la LNH est fascinant.

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PHOTO AFP Jonathan Marchessau­lt totalise 38 buts en 69 rencontres cette saison avec les Golden Knights de Vegas.

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