Québec rate sa cible pour les classes de maternelle 4 ans
Le nombre de groupes pour l’année 2023-2024 est inférieur à l’objectif fixé Le gouvernement Legault a de nouveau raté sa cible d’ouverture de classes de maternelle 4 ans, puisque le nombre de groupes pour l’année en cours est inférieur à l’objectif fixé.
Le réseau scolaire compte présentement 1660 classes de maternelle 4 ans, selon des chiffres du ministère de l’Éducation pour l’année 2023-2024 obtenus par Le Journal.
Or l’objectif fixé par Québec était plutôt de 1703 classes, peut-on lire dans un document du ministère daté de juin 2023.
L’écart entre la cible et la réalité sur le terrain semble par ailleurs s’accentuer. L’année dernière, Québec n’avait pas non plus atteint son objectif, avec 24 classes de moins que prévu, un chiffre qui grimpe à 43 cette année.
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a d’ailleurs annoncé l’an dernier que l’objectif de créer 2600 classes de maternelle 4 ans devait être reporté à 2029-2030 en raison du manque de locaux et d’enseignants dans le réseau scolaire.
Or à ce rythme, cet objectif semble de plus en plus difficile à réaliser puisque le réseau scolaire devra considérablement accélérer la cadence pour y arriver (voir tableau ci-dessus).
Au cabinet du ministre, on indique toutefois « garder le cap ». Le « manque d’espace et de main-d’oeuvre se poursuit cette année, notamment avec l’arrivée des nouveaux arrivants », indique son attaché de presse, Antoine de la Durantaye.
« On est conscient des efforts qu’il reste à faire, on va travailler avec l’ensemble du réseau pour y arriver », ajoute-t-il.
UNE « BONNE NOUVELLE »
Dans le réseau scolaire, on voit d’un bon oeil ce ralentissement, considérant la pénurie d’enseignants.
« Il ne faut pas s’en étonner, à la limite, c’est une bonne nouvelle », lance Nicolas Prévost, président de la Fédération des directions d’établissement d’enseignement (FQDE).
La FQDE est favorable aux maternelles 4 ans, précise M. Prévost, qui réclame toutefois « l’arrêt » de l’implantation, « le temps qu’on se sorte la tête de l’eau concernant la pénurie ».
« Comme direction d’école, il faut faire des choix. Je ne peux pas ouvrir [de nouvelles classes] si je n’ai pas de personnel qualifié pour ces petits-là, ça n’a pas de bon sens », lance-t-il.
PAS ÉTONNÉ
À la Fédération des syndicats de l’enseignement, on n’est pas non plus étonné par la situation.
« C’est une bonne nouvelle de penser qu’on va tenter de trouver des enseignants légalement qualifiés […] avant de continuer à ouvrir des classes de maternelle 4 ans dans les milieux où c’est moins nécessaire » parce que les enfants fréquentent les centres de la petite enfance, indique sa présidente, Josée Scalabrini.