Flambée de violence sur la Rive-Sud
Plutôt épargné auparavant, le Service de police de l’agglomération de Longueuil est débordé depuis 2023 Une montée de violence déferle depuis l’an dernier sur la Rive-Sud de Montréal, qui avait jusqu’ici plutôt été épargnée, contrairement à la métropole
En 2023, le Service de police de l’agglomération de Longueuil a répertorié 38 événements par arme à feu sur son territoire, un record depuis 2019.
Et l’année 2024 est bien mal partie : déjà 10 événements sont survenus en deux mois et demi.
De ce nombre, on compte notamment un meurtre, une tentative de meurtre, ainsi que quatre possessions d’arme à feu.
Un individu a aussi été coincé en pleine transaction d’une arme.
ENQUÊTEURS OCCUPÉS
Depuis janvier seulement, déjà deux événements impliquant des coups de feu sont survenus. C’est déjà plus qu’en 2019 et 2020, où une seule décharge d’arme à feu avait été comptabilisée chaque année.
Mais en 2023, les enquêteurs des crimes majeurs du SPAL ont été sollicités avec huit enquêtes pour des coups de feu.
« Passer de trois décharges d’arme à feu [en 2022] à huit, en une année, c’est énorme. Ce sont des enquêtes complexes, dans lesquelles on a souvent peu de témoins, des suspects qui ont quitté, donc ça demande plusieurs heures sur la scène de crime », a expliqué l’inspecteur Jean-François Lapolice.
Par exemple, il a fallu un travail minutieux pour épingler Ghandi Estimé, un individu récemment condamné à cinq ans et demi de prison pour avoir tiré des coups de feu en pleine rue au petit matin (voir autre texte).
À elle seule, cette enquête, qui a duré neuf mois, a nécessité de multiples techniques d’enquête, dont de la filature, l’analyse de plus de 4000 éléments, soit des documents, des vidéos.
ENCORE « SOUS CONTRÔLE »
« Il faut être proactif, on ne peut pas fermer les yeux sur ces crimes en se disant que ce sont souvent des criminels qui se tirent entre eux », a indiqué le policier.
Surtout que procéder rapidement à l’arrestation d’un individu armé peut éviter un autre crime, a-t-il ajouté.
Si Montréal et Laval avaient connu une prolifération des événements par arme à feu jusqu’à l’an dernier, la Rive-Sud de la métropole avait été passablement épargnée.
Pour tenter d’expliquer cette hausse, l’inspecteur Lapolice dit constater une certaine « mouvance » de gens criminalisés sur son territoire. Il y a aussi la proximité avec Montréal, croit-il.
Et malgré la nette augmentation des crimes par arme à feu en un an, l’agglomération de Longueuil « est encore sous contrôle ».
« Actuellement, on est en mesure de mentionner qu’il n’y a pas de guerre de clans qui se disputent le contrôle d’un territoire », a-t-il précisé.