Le Journal de Montreal

Le besoin d’être entouré n’est pas égal pour tout le monde

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je sais que ce n’est pas la coutume dans votre chronique de considérer deux sujets dans une même lettre, mais je me permets de le faire. Mon premier concerne le cas des enfants qui ne visitent pas leurs vieux parents, soulevé ce matin par « Mère déçue ». Elle faisait le constat que ses enfants, qu’elle disait avoir élevés dans des principes d’ouverture aux autres et d’entraide, ne lui consacraie­nt que très peu de temps et faisaient preuve d’ingratitud­e à son endroit. Comme ceux de nombreux autres parents, et même s’ils sont trop vieux pour être des enfants rois, les siens vivent selon le fameux principe du « Me, Myself and I ».

Cela m’amène à vous souligner qu’à l’opposé, il existe des enfants qui étouffent leurs parents par leur trop grande assiduité. C’est mon cas. Je bénis les journées où je peux faire mon train-train tranquille et me reposer sans être importunée par mes enfants qui prennent de mes nouvelles. Même si je préfère ma situation à celle de cette personne, avouez Louise que parfois, trop c’est trop ! Mais je ne peux rien leur dire vu qu’ils font ça de bonne foi et que je ne voudrais pas risquer qu’ils m’oublient.

Mon deuxième sujet concerne la religion. À la résidence où j’habite, les deux activités privilégié­es sont la messe et le bingo. Au fil des conversati­ons, il arrive parfois qu’on en arrive à discuter des croyances, et je me retiens de passer quelque jugement que ce soit sur les opinions émises par « ces croyants » sur les raisons de leur foi en Dieu. Mais je me demande comment il se fait que des adultes sains d’esprit puissent encore croire à tous ces beaux contes de fées qu’on nous racontait quand on était petits ?

Une aînée

Sur le premier point de votre lettre, vous devriez vous considérer chanceuse d’être si bien entourée par vos enfants. Gardez d’ailleurs en tête le fait que d’autres femmes sont moins chanceuses que vous et se plaignent d’être oubliées par les leurs. Comme ça, il ne vous viendra jamais l’envie de refréner vos enfants dans leurs élans de sollicitud­e à votre endroit.

Quant au deuxième point de votre lettre, il faut encore une fois que vous considérie­z la chance que vous avez de ne pas vous sentir dépendante d’une religion pour calmer vos angoisses face à votre fin prochaine. Car pour plusieurs, ça constitue le seul moyen d’apprivoise­r la mort avec une certaine sérénité.

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