Laissez Denis Villeneuve tranquille
Pouvez-vous croire ? Certains critiques considèrent que Dune 2 de Denis Villeneuve est un symbole de colonialisme et de suprématie blanche, qui véhicule des stéréotypes sur les Arabes et les musulmans et fait de l’appropriation culturelle.
Youhou, c’est une histoire inventée, les amis !
ÉCRAN NOIR, NUIT BLANCHE
Radio-Canada International publiait samedi un texte (disponible en arabe) nous informant : « Le dernier film de Denis Villeneuve regorge de références aux cultures du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, mais ne s’éloigne pas des stéréotypes hollywoodiens sur cette partie du monde, selon certains critiques ».
Un exemple ? « Le nom du peuple de la planète Arrakis, les Fremen (Free et Men), ne serait que la traduction d’Amazigh (“hommes libres”), que se donnent les peuples berbères du Maghreb ».
May Telmissany, professeure associée de cinéma à l’Université d’Ottawa, affirme : « Le discours sur les Arabes et les musulmans me choque un peu. [Le film se passe] au complet sur une planète-désert. C’est une représentation directe du Moyen-Orient et du monde arabe. Si la politique américaine et hollywoodienne veut continuer sur la même lancée, c’est-à-dire la représentation essentialiste des Arabes et des musulmans comme si c’étaient des peuples moindres ou qui représentent une menace en même temps, je crois que Denis Villeneuve va céder à cette pression pour réaliser la suite ».
C’est fou la quantité de gens qui n’ont pas reçu le mémo : Dune 2 est une oeuvre de FICTION qui nous raconte une histoire sortie de l’IMAGINATION de Frank Herbert (et de Villeneuve) se déroulant sur une planète qui n’EXISTE PAS, où les gens se parlent une langue INVENTÉE. N’appelez
pas la Commission des droits de la personne, bordel ! On ne peut pas discriminer un peuple qui est fictif !
Radio-Canada cite aussi une critique de cinéma qui a écrit sur le site web d’Al Jazeera que Dune 2 est « une vision épique d’un roman qui reproduit la suprématie blanche », « une représentation du colonialisme blanc en Afrique, en Asie ou en Amérique latine », qui « perpétue l’idée que les peuples inférieurs doivent suivre l’homme blanc pour se libérer ».
J’ai trouvé dans le Washington Post un texte de Haris A. Durrani dénonçant le fait que Denis Villeneuve ait « minimisé » le contenu musulman du livre d’origine, reprochant à la langue inventée de ne pas contenir suffisamment de mots arabes, reprochant à Villeneuve d’utiliser les mots « guerre sainte » au lieu de « djihad », de ne pas avoir choisi une musique plus « arabe » et de ne pas avoir engagé des créateurs musulmans ou issus du Moyen-Orient ! Conclusion : Denis Villeneuve « colonise et s’approprie les expériences des personnes musulmanes et moyen-orientales ».
J’ai trouvé dans Cosmopolitan une chronique de Furvah Shah affirmant qu’en tant que musulmane, elle a été « frustrée » par Dune 2. Les costumes du film sont clairement inspirés des hijabs, niqab et abayas, mais comme ils sont portés par des femmes blanches, c’est une discrimination par rapport aux femmes musulmanes qui le portent dans la vraie vie, « ce qui est frustrant à une époque où ces communautés sont ouvertement discriminées et diabolisées ».
TÊTE DANS LE SABLE
J’ai un conseil pour Denis Villeneuve : pour ton prochain projet, fais donc un dessin animé avec des poissons et des chats qui ne communiquent que par des glouglous ou des miaulements. Personne ne pourra te reprocher quoi que ce soit.