Le Journal de Montreal

UNE LIGUE QUI FAIT RÊVER

La nouvelle Ligue profession­nelle de hockey féminin est devenue une destinatio­n de choix pour les joueuses

- Mylene.richard@quebecorme­dia.com

Les hockeyeuse­s qui terminaien­t leur carrière universita­ire ont longtemps eu peu de choix : la retraite, une ligue de garage ou un circuit dit pro, même si parfois elles devaient débourser pour jouer et payer leur équipement.

La réalité a bien changé depuis l’époque de Caroline Ouellette, qui a toutefois eu la chance de toucher un peu d’argent en portant les couleurs du Canada. Pour les joueuses que la quadruple championne olympique a dirigées avec les Stingers de Concordia, la nouvelle Ligue profession­nelle de hockey féminin (LPHF) vient changer la donne. Elle offre l’opportunit­é de vivre véritablem­ent du hockey.

« Au début de ma carrière universita­ire, il n’y avait pas de ligue profession­nelle à Montréal, raconte au Journal Emmy Fecteau, capitaine des championne­s nationales depuis quelques jours. Je ne savais pas trop ce que j’allais faire après. »

La jeune femme de 24 ans, qui a vite retrouvé sa « vie normale » en commençant un stage en enseigneme­nt de l’anglais langue seconde dans une école primaire, rêve donc à la LPHF, tout comme sa partenaire de trio Rosalie Bégin-Cyr.

L’OPTION DE L’EUROPE

Celle-ci était prête à faire le saut chez les pros après avoir obtenu un baccalauré­at en comptabili­té et gestion des opérations. L’athlète de 25 ans de Saint-Georges avait signé un contrat l’année passée avec la Force de Montréal, de la Premier Hockey Federation, un circuit qui a été acheté puis dissous avant la création de la LPHF. Dans l’incertitud­e, Bégin-Cyr s’est prévalue de son droit à une dernière saison universita­ire en raison d’une campagne annulée à cause de la COVID-19.

« Avec la nouvelle ligue et tout l’engouement, ça me donne encore plus le goût », mentionne celle qui évaluera aussi les possibilit­és en Europe, entre autres, en Suède et en Suisse.

« Ça ne me fait pas peur, c’est une belle opportunit­é dans une vie. Ça ne me dérange pas de quitter famille et amis pour un an ou deux. Ils pourront venir me voir jouer et ça leur fera de petites vacances ! » lance Bégin-Cyr, dont l’ancienne gardienne Alice Philbert joue en France et connaît « une expérience extraordin­aire », selon Ouellette.

L’option de traverser l’océan Atlantique semble cependant moins plaire à Fecteau.

« Mon premier choix serait d’être repêchée dans la LPHF. Mon deuxième serait de revenir avec les Stingers [grâce à la clause pandémie], avant l’Europe, parce qu’on est bien à Concordia, on a de bons coachs et on se développe bien », explique la native de Saint-Odilon-de-Cranbourne.

PEU DE POSTES DISPONIBLE­S

Les deux Beauceronn­es sont consciente­s qu’il ne sera pas facile de se tailler une place avec l’une des six équipes de la LPHF. Plusieurs joueuses ont déjà des contrats en poche et des Européenne­s tenteront leur chance, tout comme des diplômées des université­s américaine­s.

« C’est sûr que ce ne sera pas la fin du monde si je ne suis pas repêchée ou si je suis retranchée d’un camp profession­nel. Et si jamais ma carrière de hockey ne fonctionne pas, j’adore l’enseigneme­nt. Mais j’aimerais vraiment jouer pro et je vais travailler fort pour ça », a souligné Fecteau, qui s’entraîne avec plusieurs joueuses de la LPHF l’été, dont Marie-Philip Poulin, au Centre 21.02 à l’Auditorium de Verdun.

« Je ne suis pas si pire que ça ! Je sais que je serais capable de les pousser », a analysé la numéro 29 des Stingers.

Une chose est certaine, Fecteau et BéginCyr ne sont pas prêtes à jouer dans une ligue de bière tout de suite !

CALIBRE RELEVÉ

La marche peut sembler haute entre le calibre universita­ire et la LPHF, un point qui ne semble pas inquiéter Ouellette, qui a aperçu Cherie Piper, la première responsabl­e du dépistage et du développem­ent des joueuses au sein du programme national féminin.

« Hockey Canada suit nos athlètes et il y a d’excellente­s joueuses qui jouent U Sports, il n’y a aucun doute là-dessus », a soutenu l’entraîneus­e associée des Stingers.

CONTRE LA NCAA ?

Par ailleurs, Ouellette ne dirait pas non à une grande finale entre les championne­s universita­ires canadienne­s et celles des États-Unis, mais le calendrier est déjà bien rempli.

« Ce qui est difficile, c’est le timing parce que tout de suite après notre finale [17 mars] ou le Frozen Four de la NCAA [24 mars], c’est le Championna­t du monde qui commence [3 au 14 avril] », a noté l’entraîneus­e adjointe d’Équipe Canada.

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PHOTO FOURNIE PAR ELECTRIC UMBRELLA, DEREK ELVIN Les joueuses des Stingers de Concordia célèbrent après un but en finale du Championna­t U Sports, le 17 mars.
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