Le Journal de Montreal

LE MORAL D’ACIER DE «RHP»

« Depuis que je suis profession­nel, c’est certaineme­nt ma pire saison pour les blessures », confie l’attaquant

- Dave.levesque@quebecorme­dia.com

SEATTLE | Une chance que Rafaël Harvey-Pinard a un moral d’acier parce que la saison actuelle l’a mis à l’épreuve à plus d’une reprise.

L’attaquant du Saguenay a subi trois blessures au bas du corps, dont deux plus importante­s, qui lui ont fait rater un total de 37 matchs. Disons que ça prend un moral d’acier pour ne pas se décourager.

« Depuis que je suis profession­nel, c’est certaineme­nt ma pire saison pour les blessures. À ma première année junior, ç’a été encore plus difficile, mais ça fait longtemps », convient-il.

Heureuseme­nt, Harvey-Pinard se sent bien depuis qu’il est revenu au jeu, au début du mois. Et c’est encore plus vrai depuis que l’équipe a amorcé son périple dans l’ouest.

« Depuis le début du voyage, je me sens de mieux en mieux, je retrouve mes jambes et la façon de jouer. C’est un processus après une blessure comme ça, il y a une améliorati­on match après match. »

ÉVITER LE DÉCOURAGEM­ENT

Même si on a une bonne attitude, c’est difficile de ne pas échapper quelques jurons quand on se blesse peu de temps après être revenu au jeu, comme ce fut le cas le 10 février quand il s’est blessé alors qu’il n’avait disputé que onze rencontres depuis son retour précédent.

« Pas encore ! C’est la première chose qui te vient à l’esprit, mais tu te retrousses les manches, tu recommence­s à travailler et tu veux revenir plus fort. »

Ce second passage prolongé sur la liste des blessés a été plus difficile à gérer, il le reconnaît.

« Quand ça arrive une deuxième fois, mentalemen­t ça peut être un peu plus difficile parce que tu as vu tout le processus pour revenir au jeu et il faut que tu le refasses. »

Et quand on en est à sa seconde saison avec l’équipe, il est difficile de ne pas penser au risque de perdre sa place.

« Tu as toujours quelque chose à prouver alors quand tu reviens d’une blessure, tu dois revenir plus fort pour reprendre ta chaise et trouver un moyen de la regagner si tu as descendu dans la hiérarchie », soutient Harvey-Pinard.

RÔLE DIFFÉRENT

L’an passé, l’ailier gauche a surpris avec 14 buts et 20 points en 34 rencontres à Montréal. Jusqu’à maintenant cette saison, il cumule un but et sept mentions d’aide en deux matchs de moins.

Ça ressemble à une régression, mais son rôle n’est pas le même. Le manque de rythme et les blessures ont fait en sorte qu’il a justement glissé dans la hiérarchie et qu’on lui a confié des mandats plus défensifs, ce qu’il a fait avec sa fougue habituelle.

Récemment, Harvey-Pinard mentionnai­t qu’il tirait beaucoup de fierté d’être en mesure de jouer dans toutes les zones, et son discours n’a pas changé depuis.

« Tu veux toujours compter des buts, mais en même temps je ne me concentre pas vraiment là-dessus en ce moment, je veux bien jouer dans les trois zones et créer des chances offensives. Ça va venir avec le temps. »

Et on ne peut pas demander à un marqueur de renoncer à l’idée de faire bouger les cordages, et la blessure à Joshua Roy a ouvert une porte pour Harvey-Pinard, qui a eu l’occasion de jouer avec Alex Newhook et Joel Armia contre les Canucks de Vancouver. C’est une expérience qui devrait se répéter.

« C’est un rôle un peu différent des matchs précédents, explique Harvey-Pinard. On a eu un match en deux temps. La première moitié a été un peu plus difficile et la deuxième moitié, on commençait à plus se trouver sur la patinoire et je m’adaptais à leur style de jeu et on a eu de bons moments en deuxième et en troisième période.

« C’est sûr que c’est une belle opportunit­é. Quand tu as une chance de monter dans les trios, de jouer avec des gars qui sont offensifs et qui sont très intelligen­ts sur la glace, c’est sûr que ça me donne une belle chance. C’est à moi de la saisir, un peu comme je l’avais fait l’an passé. »

Et si l’on se fie à l’adjoint de Martin St-Louis, Alex Burrows, Harvey-Pinard a ce qu’il faut pour saisir la balle au bond.

« Avec lui, sky is the limit. Je ne serais pas surpris qu’il explose une année et qu’il en marque vraiment beaucoup. Il pourrait très bien compléter deux excellents joueurs offensifs et marquer plusieurs buts », confiait-il au collègue Jonathan Bernier il y a quelques jours.

Connaissan­t la touche de Harvey-Pinard en zone adverse, on est prêt à le croire.

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PHOTO AFP L’ailier du Canadien Rafaël Harvey-Pinard lors de la période d’échauffeme­nt précédant le match de mardi contre les Oilers, à Edmonton.
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