Le Journal de Montreal

Deux semaines fatales

Seattle est passée de l’espoir au désenchant­ement en perdant sept matchs de suite

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SEATTLE | Deux semaines c’est très court, mais c’est tout ce que ça aura pris au Kraken pour passer de l’espoir au désenchant­ement.

À sa troisième saison, le Kraken est un peu revenu à son point de départ après une deuxième année surprise qui lui a permis de participer aux séries éliminatoi­res pour la première fois de son histoire.

L’an passé, le Kraken a terminé au 4e rang de la division Pacifique et a même surpris en battant l’Avalanche du Colorado lors de la première ronde des séries éliminatoi­res en sept matchs pour ensuite pousser les Stars de Dallas à la limite des sept rencontres.

Les choses sont bien différente­s cette saison. Après une saison de 100 points, le Kraken n’en avait que 69 avant la rencontre d’hier face au Canadien et les séries sont désormais hors de portée.

Pourtant, le Kraken était dans la course jusqu’au début du mois de mars.

« Nous avons vécu une séquence difficile mentalemen­t, reconnaît l’entraîneur-chef Dave Hakstol. Le classement a changé et il y a une dizaine de jours, nous jouions très bien, on avait une séquence de sept victoires et trois défaites avec l’occasion de resserrer l’écart, ce qui nous faisait miroiter la possibilit­é de jouer des matchs très significat­ifs. »

« Nous avons raté notre chance de pousser pour une place en séries alors nous devons changer notre façon de voir les derniers matchs en voyant leur importance pour la croissance de l’équipe. »

Que s’est-il passé ? Le Kraken a perdu sept matchs de suite dans lesquels il a peiné à marquer des buts. Vraiment ? Oui, dans cinq de ces sept parties, Seattle a marqué un but ou moins. Difficile de gagner de cette façon. Mais ce n’est pas un nouveau problème puisque l’équipe produit autour d’un but de moins par match que l’an passé.

DUR À EXPLIQUER

« Nous ne créons pas assez d’attaques, nous devons trouver des façons de marquer plus de buts, peu importe comment. Je ne crois pas qu’un but par match fasse le travail », a dit sans détour l’ancien Canadien Tomas Tatar qui est arrivé à Seattle à la mi-décembre.

Yanni Gourde, qui est un des piliers de l’équipe, abonde dans le même sens tout en s’expliquant mal comment l’équipe peine autant à faire scintiller la lumière rouge.

« C’est dur à dire, si j’avais la réponse, c’est sûr qu’on ne serait pas dans cette situation-là. On a peut-être un peu plus de difficulté à aller chercher des chances de marquer dans le milieu de la glace. »

« Et quand on a des chances, on n’est pas capables de finir en équipe, d’augmenter une avance ou de commencer le match avec un gros but. On a de la difficulté à aller chercher les gros buts. »

« La ligne entre une victoire et une défaite dans cette ligue-là est très mince et cette année, tout est plus dur pour nous, les buts viennent plus difficilem­ent et ça change la façon dont on joue, on court plus après le match, on force un peu trop [le jeu] à certaines occasions et on tient notre bâton plus serré. Ça paraît beaucoup », admet Gourde qui souligne au passage l’incapacité de l’équipe à garder une avance.

« Je pense qu’on travaille fort, mais il manque un peu de tout honnêtemen­t. Dans la structure, on glisse à certains endroits et offensivem­ent, c’est très difficile. »

CROISSANCE

Avec la poignée de matchs qu’il reste cette saison, il est important de continuer de progresser et de penser à l’an prochain.

« Le groupe de leaders et les entraîneur­s s’assurent de garder un peu la culture de l’équipe, insiste Gourde. C’est vraiment important et on en parle beaucoup. Notre culture, c’est de travailler et il faut pousser vers l’avant pour avoir du succès. C’est important de retrouver un peu de confiance. Douze matchs, c’est douze occasions de sortir et d’aller chercher un peu de style. »

Au moins, les partisans comprennen­t que c’est une jeune équipe et que les reculs sont normaux. Ils devaient d’ailleurs être entre 100 et 200 pour assister à l’entraîneme­nt matinal de l’équipe, assez tôt hier matin.

« Ils sont toujours avec nous, c’est vraiment plaisant de jouer parce que chaque fois que tu embarques sur la glace, tu le sais que tu vas avoir le soutien de tes fans », souligne Gourde.

 ?? PHOTO AFP ?? L’ailier du Kraken Tomas Tatar semble dépité après un but marqué par les Sabres dans le match de lundi dernier, à Seattle.
PHOTO AFP L’ailier du Kraken Tomas Tatar semble dépité après un but marqué par les Sabres dans le match de lundi dernier, à Seattle.

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