Le Journal de Montreal

Aussi des locaux qui conduisent sur le fleuve Saint-Laurent

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Comme c’est le cas au port de Baltimore, la navigation dans les eaux québécoise­s du Saint-Laurent est confiée à des pilotes locaux expériment­és qui prennent la relève à bord des navires commerciau­x étrangers.

La loi canadienne stipule que tous les navires étrangers longs de plus de 35 mètres doivent avoir recours à des services de pilotage sur le fleuve, explique la Corporatio­n des pilotes du Saint-Laurent Central (CPSLC) sur son site web.

Véritable autoroute maritime où transitent plus de 110 millions de tonnes de marchandis­es par année, le Saint-Laurent est aussi réputé pour être une des plus exigeantes au monde.

SOCIÉTÉ DISTINCTE

Ses spécificit­és et la maîtrise du français pour les communicat­ions avec le trafic maritime rendent indispensa­ble l’embarqueme­nt d’un pilote spécialeme­nt formé, souligne la CPSLC.

Concrèteme­nt, le voyage en eaux québécoise­s est partagé par trois pilotes, chacun expert d’un secteur du fleuve.

Un premier pilote embarque aux Escoumins, avant de céder sa place à un confrère à Québec. Un troisième pilote prend finalement les commandes entre Trois-Rivières et Montréal.

Ils montent à bord à l’aide d’une échelle en corde, s’enquièrent des caractéris­tiques du navire avec le capitaine et prennent la responsabi­lité de la navigation, explique la CPSLC, qui chapeaute 128 pilotes.

Ceux de la Corporatio­n des pilotes du Bas-Saint-Laurent sont, pour leur part, les premiers à se rendre sur les navires qui entrent en eaux canadienne­s.

À ce titre, ils ont le devoir d’aviser les autorités si un bateau ne respecte pas la réglementa­tion canadienne, explique l’organisme.

Les marées d’une amplitude pouvant atteindre six mètres, les courants, les hauts fonds, la météo changeante et les glaces en hiver sont autant de facteurs qui rendent la navigation sur le SaintLaure­nt singulière.

PLUSIEURS DÉFIS

L’étroitesse du chenal de navigation, par endroits, et la faible profondeur moyenne sont autant de défis.

« Les navires sont souvent plus longs que la largeur du chenal », souligne la CPSLC.

En tenant compte des études et des formations, il faut une quinzaine d’années d’expérience, pratiqueme­nt autant que pour devenir médecin spécialist­e, pour accéder aux plus hautes responsabi­lités de la profession, selon la corporatio­n.

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