Le Journal de Montreal

Morte sur l’A-50 en allant voir sa fille

La dame est décédée lundi après une collision à la hauteur de Grenville-sur-la-Rouge, dans les Laurentide­s

- ERIKA AUBIN

Une grand-maman qui se rendait chez sa fille, à Gatineau, a perdu la vie dans un violent face-à-face sur la tristement célèbre autoroute de la mort.

La famille d’une grand-maman qui a perdu la vie il y a une semaine dans un face-à-face sur l’autoroute 50 aurait choisi un autre endroit où vivre si elle avait connu la dangerosit­é de cette voie avant de déménager en Outaouais.

« On a pensé à regarder les écoles, le quartier, mais on ne connaissai­t pas la région ni cette route. Ç’a n’a pas été long que j’ai réalisé qu’il y avait un réel problème là [avec l’A-50]. J’ai arrêté de compter le nombre d’accidents », laisse tomber Sophie Boisjoly.

Lundi dernier, sa mère Dorice Dubois, qui vit à Montréal, était en route pour venir passer la semaine chez elle, dans le quartier Masson-Angers, à Gatineau.

MAUVAIS PRESSENTIM­ENT

Vers midi, la dame de 68 ans roulait sur l’A-50 lorsqu’elle a dévié de sa voie avant de percuter l’arrière d’une semi-remorque puis d’entrer en collision avec une camionnett­e dans la voie inverse, à la hauteur de Grenville-sur-la-Rouge. La circulatio­n se fait à contresens dans ce secteur.

Sophie Boisjoly a eu un mauvais pressentim­ent quand sa fille lui a demandé : « Mamie n’est pas encore arrivée ? ». Elle a regardé sur Google et elle est tombée sur des articles rapportant un accident mortel.

« J’ai vu sa voiture dans les photos », raconte-t-elle. Cinq minutes plus tard, des policiers cognaient à sa porte.

La raison pour laquelle la grand-mère de 10 petits-enfants a perdu le contrôle de sa petite voiture est encore inconnue. Selon Sophie Boisjoly, les policiers n’écartent pas la possibilit­é qu’elle ait eu un malaise ou un bris mécanique.

Dans tous les cas, elle estime que sa mère aurait peut-être pu survivre à l’accident si elle avait été sur une autoroute « normale » avec deux voies dans chaque sens.

« Ce qui a été fatal pour elle, c’est le coup à la tête à cause de la collision frontale. S’il y avait eu un terre-plein ou un fossé, son véhicule se serait arrêté là au lieu d’aller dans l’autre voie », s’attriste Mme Boisjoly, mère de cinq enfants.

« C’est une autoroute dégueulass­e. Chaque fois qu’on peut l’éviter, même si c’est juste une petite portion, on le fait. Peu importe que ça rajoute du temps ou un [poste de] péage, on prend l’alternativ­e », ajoute-t-elle.

Avoir su, elle aurait choisi un autre endroit où déménager il y a 10 ans. D’autant plus que l’autobus de ses filles âgées de 12 et 14 ans prend tous les jours l’A-50 pour les amener à leur école secondaire.

« Elles vont toujours passer devant l’endroit où leur grand-mère est décédée », confie-t-elle, inquiète.

DES TRAVAUX, MAIS QUAND ?

Le ministère des Transports a annoncé un projet d’élargissem­ent de l’A-50 à quatre voies, mais aucune date n’a été fixée pour les travaux sur le tronçon où la grand-maman a perdu la vie.

D’ailleurs, en attendant les travaux, une coroner qui a enquêté sur un énième accident mortel d’une femme, à l’été 2022, recommande la pose de glissières médianes en béton ou par câbles afin de séparer les voies où la circulatio­n est à contresens.

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CAPTURE D’ÉCRAN TVA NOUVELLES Le véhicule de Dorice Dubois a dévié pour heurter une camionnett­e qui roulait en sens inverse.
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PHOTO FOURNIE PAR SOPHIE BOISJOLY La victime Dorice Dubois, 68 ans, avec sa fille Sophie Boisjoly

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