Un des frères Scoppa tente d’obtenir une libération
L’homme soutient ne pas être lié à la mafia contrairement à ses frangins assassinés
Un des frères du clan mafieux Scoppa, qui avait été arrêté à la demande des Américains dans une affaire de trafic de drogues évaluées à 37 M$, espère être libéré pendant le processus d’extradition, en jurant qu’il va mener une vie tranquille avec sa famille, loin de celle de ses deux frères assassinés.
« On ne choisit pas sa famille, ce n’est pas par choix qu’on avait des contacts, c’est eux qui venaient chez moi pour me déranger », a témoigné Roberto Scoppa hier au palais de justice de Montréal.
Jurant qu’il ne faisait pas partie du crime organisé comme ses frères Andrea et Salvatore, il demandait sa libération sous caution dans une vaste affaire de trafic de stupéfiants aux États-Unis.
C’est qu’en janvier, le Montréalais de 55 ans s’est fait passer les menottes chez lui, à la demande des autorités de la Californie.
« La journée s’annonçait normale, en sortant pour aller au gym quand j’ai entendu des sirènes, a-t-il décrit. Puis une voiture s’est arrêtée devant moi, des gens sont descendus et m’ont sommé de ne pas bouger […] Je leur ai demandé si c’était une erreur. »
VASTE RÉSEAU DE DROGUE
Or, pour les autorités américaines, il ne s’agit pas d’une erreur. Car selon les procureurs de Californie, Scoppa aurait fait partie d’un important réseau de drogue qui était capable d’exporter des centaines de kilogrammes de cocaïne et d’autres drogues du Mexique à Los Angeles, dans le but d’ensuite l’exporter au Canada ou pour le redistribuer chez nos voisins du Sud.
Au total, les policiers américains estiment que le groupe a trafiqué un total 951 kg de cocaïne, 845 kg de métamphétamines, 20 kg de fentanyl et 4 kg d’héroïne. Vendue en gros, toute cette drogue avait une valeur pouvant aller jusqu’à 37 M$ canadiens.
Mais en attendant la décision sur la demande d’extradition, Scoppa a demandé sa remise en liberté, en offrant entre autres un engagement d’environ 100 000 $ pour assurer le respect des conditions. Il accepterait également de porter un bracelet GPS et de ne pas quitter le pays.
LIENS DOUTEUX
« Je me réveillerais à 5 h 30 du matin, je ferais mon lunch, j’irais travailler [dans la construction] pour terminer vers 17 h, a-t-il dit. J’irais ensuite m’occuper de ma mère âgée, pour rentrer à la maison. Et la fin de semaine, je ferais l’épicerie. »
Sauf que si Roberto Scoppa a tenté de se dépeindre comme une personne sans histoires, loin de celles de ses frères Salvatore et Andrea qui ont été assassinés dans les dernières années, la poursuite a rappelé qu’il n’était peut-être pas sans reproches.
Car en plus des accusations aux ÉtatsUnis, il aurait été vu en Colombie avec Martin Robert, considéré comme le plus influent des Hells Angels au Québec.
« C’était en 2019, j’étais en vacances avec ma famille et le hasard a voulu qu’on se retrouve dans le même hôtel, s’est justifié Scoppa. On s’est fait un point d’honneur de manger à des heures différentes pour ne pas le croiser. »
L’audience doit se poursuivre aujourd’hui.