Le Journal de Montreal

Une famille accepte avec difficulté le rapport du coroner

Les pompiers de Montmagny n’ont pu éviter à une femme de se noyer

- VINCENT DESBIENS

La famille de Josyane Tanguay-Pelletier digère difficilem­ent les conclusion­s du rapport du coroner. Ils ont peine à accepter que les pompiers de Montmagny n’aient rien pu faire pour la sauver alors qu’elle se noyait, coincée dans son véhicule tombé dans la rivière du Sud en avril dernier.

« On se basait sur le témoignage du camionneur qui l’a vue mourir. Il disait que ça avait duré 25 minutes, alors on pensait que les secours auraient pu avoir le temps. Il faut croire que l’enquête a prouvé que c’était plus court que ça », souffle le père adoptif de la jeune notaire de Rimouski, Bertrand Potvin.

Dans son rapport paru hier, le coroner Donald Nicole soutient qu’il était impossible pour le Service de sécurité incendie de Montmagny de sauver la vie de la trentenair­e en raison des circonstan­ces difficiles.

« Les informatio­ns obtenues au cours de l’investigat­ion ont révélé que le véhicule de Mme Tanguay-Pelletier avait sombré dans la rivière du Sud en moins de 15 minutes, à cause du fort courant de la crue printanièr­e, ne laissant aucune chance à cette dernière de sortir de l’habitacle ou aux secouriste­s d’intervenir à temps », explique-t-il.

TROP DANGEREUX

Me Nicole souligne que les pompiers, qui sont arrivés sur les lieux environ 15 minutes après que la voiture de la victime de 36 ans eut fait un vol plané dans le cours d’eau, n’auraient pu « intervenir sécuritair­ement pour la secourir, et ce, avec toute la formation et les équipement­s nécessaire­s ».

Ce passage a fait grincer des dents M. Potvin, qui a demandé à obtenir une copie de tous les documents liés à l’enquête pour « en avoir le coeur net ». Même si le coroner a « blanchi » les pompiers du Service de sécurité incendie de la Ville de Montmagny, le père endeuillé a du mal à leur pardonner.

« À mes yeux, ça reste de la négligence d’avoir eu une embarcatio­n dans le hangar depuis trois ans, mais de ne pas avoir donné la formation pour s’en servir. Pourquoi est-ce qu’ils ont mis 20 minutes à arriver ? Est-ce qu’ils auraient pu arriver plus tôt sur place avec la bonne formation pour le bateau ? » se demande-t-il.

MYSTÈRE

D’après le rapport, Josyane Tanguay-Pelletier n’était pas sous l’effet de la drogue ou de l’alcool au moment des faits. La chaussée était sèche et la visibilité était bonne. L’accident « résulte d’une altération prolongée de son état de conscience », écrit le coroner.

Les proches de Mme Tanguay-Pelletier ne sauront donc jamais réellement ce qui a causé cette mystérieus­e embardée.

« On ne sera jamais en paix avec ça, constate tristement son père adoptif. Si seulement c’était arrivé en juin, la rivière n’aurait pas été aussi gonflée et ne l’aurait pas emportée aussi loin. Elle serait peutêtre encore avec nous aujourd’hui. »

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BERTRAND POTVIN Père de la victime

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