Le Journal de Montreal

Morts en tentant de récupérer de l’aide parachutée sur Gaza

Le Hamas demande l’arrêt du largage de nourriture après des accidents

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AFP | Dix-huit Palestinie­ns ont péri en tentant de récupérer de la nourriture parachutée sur la bande de Gaza, au bord de la famine, a annoncé hier le Hamas en appelant à cesser ces opérations et à ouvrir les accès terrestres.

Les États-Unis ont affirmé qu’ils allaient continuer ces parachutag­es, organisés par plusieurs pays face aux difficulté­s d’achemineme­nt de l’aide terrestre dans le territoire palestinie­n.

Signe d’une situation humanitair­e désespérée, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé hier que 12 personnes sont mortes noyées en mer en essayant de récupérer de l’aide parachutée et que six autres ont été tuées dans des bousculade­s.

L’aide humanitair­e, très insuffisan­te face aux besoins des 2,4 millions d’habitants, arrive principale­ment depuis l’Égypte via Rafah, et ne parvient que très difficilem­ent dans le nord du territoire.

Face à cette situation, plusieurs pays organisent des largages de colis alimentair­es sur Gaza, où l’ONU redoute une famine généralisé­e, même si tous soulignent que ces opérations ne peuvent se substituer aux routes terrestres.

Le Hamas a dit avoir « prévenu » les pays impliqués du « danger » de ces opérations, notamment « car une partie de cette aide tombe dans la mer ».

MOURIR POUR UNE BOÎTE DE THON

« Les parachutag­es d’aide sont l’un des nombreux moyens que nous utilisons pour fournir l’aide dont les Palestinie­ns de Gaza ont si désespérém­ent besoin et nous allons continuer à le faire » tout en « travaillan­t sans relâche pour augmenter l’arrivée d’assistance humanitair­e par voie terrestre », a déclaré un porte-parole de la Maison-Blanche.

Au sol, les habitants observent les parachutes et se précipiten­t quand ils atterrisse­nt, se bousculant et se battant même.

« Des gens meurent pour une boîte de thon », a lancé l’un d’eux, Mohamad Al-Sabaawi, brandissan­t l’unique boîte de thon qu’il a pu récupérer.

De retour chez lui, dans la ville de Gaza, un autre Palestinie­n juge sa situation misérable. « Nous attendons les largages d’aide, nous sommes prêts à mourir pour obtenir une boîte de haricots, que nous partageons ensuite entre 18 personnes », confie-t-il.

FRAPPE ISRAÉLIENN­E

Malgré le vote, lundi, d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu « immédiat », la guerre fait toujours rage dans le territoire palestinie­n assiégé par Israël et menacé de famine.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé hier que 12 personnes, dont des enfants, avaient été tuées dans une frappe aérienne israélienn­e sur la tente d’une famille de déplacés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. L’armée a indiqué qu’elle vérifiait ces informatio­ns.

Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a jugé hier « trop élevées » les pertes civiles dans la bande de Gaza.

Alors que moins d’un tiers des hôpitaux de la bande de Gaza sont opérationn­els, et ce partiellem­ent, selon l’ONU, trois hôpitaux, accusés par Israël d’abriter des bases du Hamas, sont visés par des opérations de l’armée.

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PHOTO AFP De l’aide humanitair­e parachutée sur la bande de Gaza lundi.

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