Pierre Poilievre déraille totalement sur la taxe carbone
À la suite de leur motion visant à faire tomber le gouvernement Trudeau au sujet de la taxe carbone, les conservateurs ont blâmé le Bloc Québécois d’avoir refusé de plonger le pays en élection avec eux.
Que les conservateurs de Pierre Poilievre s’opposent à une mesure environnementale, est-ce surprenant venant d’un parti pro-pétrole ? Non.
Mais qu’ils accusent le Bloc de coucher avec Trudeau, c’est d’une absurdité innommable. Selon Poilievre, Blanchet : « C’est un centralisateur, c’est un hypocrite et c’est un valet pour Justin Trudeau. » J’ai rarement entendu un condensé d’aberrations aussi intense.
Voulez-vous bien m’expliquer sous quelle logique le Bloc aurait choisi de voter avec les conservateurs afin de faire tomber le gouvernement sur une question qui ne s’applique PAS au Québec ? Comme l’a dit le chef du Bloc, « s’il veut présenter une vraie motion de censure qui porte sur des dossiers comme l’immigration ou les transferts en santé insuffisants pour le Québec, je suis prêt à le rencontrer n’importe quand ». Bizarrement, sur ces enjeux vitaux pour le Québec, le chef conservateur est pas mal muet ; ce n’est pas populaire à Toronto et en Alberta…
Le Québec a adhéré au marché du carbone avec la Californie en 2012 sous l’impulsion du Parti libéral du Québec. Je répète, il y a 12 ans, bien avant le Canada. C’est donc d’un ridicule consommé d’imaginer que le Bloc allait faire tomber le gouvernement sur une politique où le Québec a été précurseur.
CONSENSUS
En outre, la position conservatrice, en plus d’être anti-environnementale, va à l’encontre d’un consensus québécois établi depuis longtemps sur la pertinence de tarifer la pollution afin de diminuer les GES. Cette année, c’est d’ailleurs plus de 1,5 milliard $ que le gouvernement du Québec a engrangé en provenance du marché du carbone et des grands pollueurs.
Quant à ceux qui s’inquiètent que le Québec soit pénalisé par une hausse de la taxe dans le reste du Canada, hausse qui ferait augmenter les prix des produits d’importation, rassurez-vous. Cet impact resterait marginal d’autant qu’au contraire, le Québec sortirait gagnant d’une hausse canadienne puisque le prix de notre tonne est plus faible que celle du fédéral, rendant nos entreprises plus compétitives.
Sur la taxe carbone, je changerais de cassette au Québec. Il semble que le gros bon sens s’est perdu en chemin…