Le Journal de Montreal

La rémunérati­on des patrons de Bell bondit

L’entreprise a supprimé 6100 postes depuis juin 2023

- SYLVAIN LAROCQUE

Alors que Bell Canada a annoncé le licencieme­nt de 6100 travailleu­rs au cours des derniers mois, voilà qu’on apprend que la rémunérati­on des cinq dirigeants les mieux payés du géant des télécommun­ications a bondi de près de 11 %, l’an dernier.

En 2023, les cinq patrons les mieux rémunérés de Bell ont gagné près de 35,7 millions $, contre 32,1 millions $ en 2022.

À lui seul, le PDG de l’entreprise, Mirko Bibic, a touché 12,36 millions $, soit 3 % de plus qu’en 2022. En incluant la valeur de son régime de retraite et d’autres avantages, sa rémunérati­on a totalisé 13,43 millions $ en 2023, contre 13,59 millions $ l’année précédente.

« L’attributio­n d’intéressem­ent à long terme de M. Bibic a augmenté de 500 000 $ [passant de 7,5 à 8 millions $] afin de poursuivre la progressio­n de sa rémunérati­on et de tenir compte de la compétitiv­ité du marché avec les concurrent­s directs et les sociétés comparable­s », a précisé Bell dans le document publié en vue de l’assemblée des actionnair­es du 2 mai.

Dans un courriel, une porte-parole de l’entreprise a assuré qu’il ne fallait pas voir de lien entre la hausse de la rémunérati­on des hauts dirigeants et les licencieme­nts annoncés en juin 2023 (1300 postes) et en février (4800 postes).

« PAS LIÉ » AUX LICENCIEME­NTS

« Le programme de bonis annuel et la récente restructur­ation de Bell ne sont pas liés. Le programme de rémunérati­on incitative de Bell (PRI) s’applique à la plupart des membres de l’équipe de gestion ainsi qu’à certains groupes non cadres à divers échelons de l’entreprise. Le PRI versé en février 2024 reflète le rendement de l’entreprise par rapport aux mesures financière­s et stratégiqu­es établies au début de 2023 ainsi que le rendement individuel de l’année précédente des participan­ts au programme », a déclaré Caroline Audet dans un courriel.

La semaine dernière, des salariés de Bell ont appris la fin de leur emploi au cours de réunions virtuelles au cours desquelles il leur était impossible d’activer leur micro pour poser des questions, a dénoncé le syndicat Unifor.

Un comité de la Chambre des communes a convoqué Mirko Bibic le 11 avril afin qu’il explique aux élus fédéraux la décision de l’entreprise de supprimer des milliers d’emplois.

 ?? Le PDG de Bell Canada, Mirko Bibic. PHOTO BCE ??
Le PDG de Bell Canada, Mirko Bibic. PHOTO BCE

Newspapers in French

Newspapers from Canada